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BIELSA : STOP AUX MENSONGES !

Restitution du personnage, de sa philosophie, et de sa carrière, pour ceux qui voudraient encore se faire une idée sans interférence à la française.

 

Adulé à  travers le monde, raillé chez nous, insulté ouvertement dans nos médias, « enfoiré », « escroc ». Difficile d’apprécier le personnage à sa juste valeur quand autant de « spécialistes du foot » usent de leur surexposition médiatique pour assurer une propagande sans fin à son encontre. Si les Ménès, Duluc, Leboeuf et Dugarry qui ont largement pris part à cette entreprise de démolition nous ont habitués à ce son de cloche qui donnerait presque l’impression qu’ils ont tous un contentieux personnel à régler avec leur cible favorite, une nouvelle intervention télévisuelle me pousse à réagir aujourd’hui.

Tout d’abord, et au risque d’être catalogué de « membre de la secte Bielsiste » - façon aussi commode que bourrine de balayer les arguments - rétablissons les vérités point par point si vous le voulez bien.

Et même si j'en perds mon latin, rendons à César ce qu'ils prétendent n'avoir jamais existé.

Bielsa une bonne Toi pour foot

Qui est Bielsa ? Un fou ?

‘El Loco’ n’est pas si fou, sinon très stricte, exigeant, très attaché aux valeurs, voire intransigeant. C’est sur cet aspect-là qu’il a hérité de son surnom, notamment concernant la charge de travail demandée à ses effectifs.

Si son départ soudain de l’OM a été jugé par ses dirigeants et certains médias en appui, comme un acte de démence, il s’agissait plutôt d’une évidence. Travailler avec Bielsa ce n’est pas de tout repos. Lorsqu’on embauche El Loco, on accepte les conditions de sa méthode. Chacun se fera son avis sur le caractère pratique de l’entraîneur, en revanche il est indéniable que l’embaucher en minimisant l’importance de ses convictions ou estimer que l’on puisse lui faire accepter ce qu’il ne veut pas, c’est bel et bien préparer votre propre suicide.

Ainsi Vincent Labrune aura quand-même tenté de détourner pendant quelques temps l'attention des vraies raisons du départ, résumant que le fou qui ne l'est pas l'était en fait. (donc pas dans les faits)

Son passage furtif à la Lazio va dans le même sens, accusant les dirigeants de ne pas avoir respecté leurs engagements, conditions de sa venue à Rome.

Bielsa est-il un nul ? Un imposteur ? 

Bielsa a une philosophie des plus simples : Travailler dur, pour bien jouer, avoir le ballon et être offensif, pour réjouir son public, et être récompensé finalement du trophée de la compétition.

Ses détracteurs, qui sont nombreux en France et moins nombreux ailleurs, le qualifient (à juste titre) de « romantique » pensant lâcher un gros mot qui traiterait cet imbécile heureux de loco de sorte d’impuissant du ballon rond. Cette figure de style voudrait préciser que la vérité du foot se résume à celui qui a la plus longue (liste de trophées), ou encore que le foot "ça se joue les crampons en avant, bon Dieu !" Poètes.

Si on veut bien permettre à l’amateur de football de sortir de cette caricature manichéenne il pourra vous dire qu’apprécier Bielsa ce n’est pas lui vouer un culte et décréter qu’il n’a pas de faille.

Apprécier Bielsa c’est reconnaître d’abord que le football peut combiner beauté et résultat. S’il bénéficie d’une certaine cote de sympathie auprès du public ne serait-ce pas parce que sa philosophie qui place le respect de l’autre comme moteur n’est pas une trompeuse apparence, comme se plaisent également à le marteler ses détracteurs, à l’instar de son humilité souvent agaçante pour ceux qui en sont dénués.

Bielsa n'a pas de résultats ?

En premier lieu mettons-nous d’accord sur ce qu’est un résultat. S’agit-il de trophées ? Jugeons-nous qu’avoir été bon et échouer dans un concours est un échec ? Est-il permis de penser qu’être compétitif, avoir ses chances et plaire à son public est un résultat en soi ?

Le barème varie en général selon l’entraîneur qui fait l’objet de la critique. (Certains ex entraîneurs, détracteurs actifs de Bielsa ou d’Emery, décrètent soudain lors des émissions de télévision être incapables de donner une note pour juger la qualité d’un match d’un coach français. Mais passons).

La dictature du résultat au sens mathématique stricte du nombre de trophées permettrait donc d’analyser le contenu et de décréter des théorèmes footballistiques pointus.

Si X = Champion alors X = Raison => le reste c’est du bidon

Et si l’indulgence du public était tout bonnement fonction du respect qu’on lui porte, à travers ce que propose le coach et ses joueurs, autant que par les trophées qu’on lui brandi ? Théorie saugrenue, excusez.

Revenons au théorème du résultat, celui du titre de champion. En 2004, la Grêce championne d’Europe n’aurait-elle donc pas dû s’inscrire comme modèle, cette même année où Bielsa échoue en finale de Copa America aux tirs aux buts face au Brésil ?

Bielsa aurait-il donc été plus respectable si D'Alessandro et Heinze avaient transformé leurs tirs aux buts ? Ou bien si ses joueurs de Newell's avaient été plus adroits dans ce même exercice en finale de Libertadores 1992 ?

Car oui, Bielsa l'entraîneur a disputé 5 finales de grandes compétitions :

- Finaliste Copa Libertadores 1992 (défaite avec Newell's face à Sao Paulo aux t-a-b) - Finaliste Copa America 2004 (défaite avec l'Argentine face au Brésil aux t-a-b) - Champion des JO 2004 avec l'Argentine - Finaliste Europa League 2012 (défaite avec Bilbao face à l'Atletico de Madrid de Simeone) - Finaliste Coupe du Roi 2012 (défaite avec Bilbao face au Barça de Guardiola)

Les détracteurs de Bielsa répètent souvent que les JO ne valent rien, faisant le tri des valeurs comme bon leur semble, soit. On n'entend bien moins souvent rappeler que l'Athletic Club de Bilbao mène une politique contraignant à ne recruter que des joueurs basques pour son effectif, ce qui rend naturellement la tâche du coach plus compliquée qu'ailleurs et donc le parcours de finaliste plus méritant. Détail.

Bielsa ne gagne rien ?

Il est courant d’entendre dire que Marcelo Bielsa est dépourvu de palmarès. Message émis par les spécialistes et repris en chœur sur les réseaux sociaux.

Si l’on considère que les JO n’existent pas, que les finales perdues citées ci-dessus font de lui un loser qui a tout faux, sans doute alors au même titre qu’un Jürgen Klopp, défait en finale de Champions League par deux fois et en finale d’Europa League, le tout sans jamais atteindre les tirs aux buts.

Palmarès net et précis :

- Champion d'Argentine 1991 avec Newell's Old Boys - Champion d'Argentine 1992 avec Newell's Old Boys - Champion d'Argentine 1998 avec Velez Sarsfield - (Et donc l'indicible) Médaille d'Or aux JO 2004

UNE AUTRE PRÉOCCUPATION

Les détracteurs brandissent ces (fausses) objections lorsqu’ils sont confrontés à Bielsa. Or, il faut comprendre que ce qui plait chez lui, c’est tout le reste.

Ne déformons pas ses propos tout d’abord. Il ne veut certainement pas jouer bien et ne pas gagner. Pas totalement loco je rappelle. Il prône le beau jeu, par respect et souci du travail bien fait, puis le titre comme récompense.

Ce simple raisonnement semble déranger, irriter, tout du moins ici, en France, car cet entraîneur, cet homme, est reconnu pour ses qualités professionnelles et personnelles dans le monde entier.

Sachant cette vérité, libre ensuite à chacun d'adhérer ou non à sa vision du football.

RESPECT & TRANSMISSION

Revenons tout d’abord à ses bourreaux de 2012, Pep Guardiola et Diego Simeone. Tous deux se sont inspirés de lui, le second ayant été sous ses ordres en sélection argentine et le premier l’ayant rencontré à plusieurs reprises lors de longues réunions pour partager sa vision du football et étudier sa méthode.

Simeone et Guardiola parlent de « grande admiration » pour Bielsa. Pochettino lui, estime faire partie d’une « génération d’entraîneurs qui sont ses disciples », se référant à Sampaoli (vainqueur de la Copa America en prenant la suite de Bielsa à la tête du Chili), Gerardo Martino, Simeone, ou encore Eduardo Berizzo.

Guardiola à la BBC :

" Nous sommes jugés pour cela, sur combien de succès nous avons, le nombre de titres que l'on a gagné, mais ça c'est bien moins important que comment il a influencé le football et ses joueurs. "

" Je n'ai connu personne, aucun de ses anciens joueurs, qui ne parle pas en bien de lui. Ils sont reconnaissants pour son influence sur leurs carrières. "

PARTI PRIS

Voici les avis qu’il suscite dans le milieu, très loin des critiques incessantes des spécialistes de notre paysage audiovisuel français.

Si un spécialiste influent comme Pierre Menès, mué en medium, se targuait sur Twitter de connaitre suffisamment le football et Bielsa pour savoir dès sa signature que son travail à Leeds serait un fiasco, ne dissimulant pas la jubilation que lui procurerait une telle perspective, on voit bel et bien El Loco jouer le titre et régaler son public une nouvelle fois.

Les mêmes spécialistes qui moquaient son allure, sa glacière, et son non emploi de la langue française en conférence de presse peuvent aujourd’hui (s’ils se le permettent), constater que les médias anglais savourent la présence du coach outre-Manche, offrant en espagnol des précisions footballistiques sans langue de bois lors de conférences de presse bien moins insipides que ce que propose la Ligue 1 au quotidien.

Alors plutôt que de traiter le ‘cas Bielsa’ pour ce qu’il est – un personnage atypique, passionné, accaparé par la recherche de solutions tactico-techniques à longueur de temps – on préfère chez nous brandir les éternels mensonges et son expérience de l’échec au LOSC, comme résumé de sa carrière.

LE FLÉAU DU CORPORATISME

Font-ils semblant ou ne sont-ils réellement pas informés ?

- Que Bielsa a été tellement adoré à Rosario à la tête des Newell’s Old Boys, que le stade porte désormais son nom - Que Bielsa a tellement convaincu les chiliens, qu’ils ont supplié qu’il continue d’être leur sélectionneur (le stade entier chantant « Bielsa quedate ! » qui signifie « reste ! »)

et si ces considérations ne sont pas assez terre à terre pour les fous de théorèmes :

- Que Bielsa a été élu meilleur entraîneur de la Liga 2012 par l’UEFA - Que Bielsa a été élu meilleur entraîneur de la Ligue 1 2015 par l’UEFA

Que diraient les spécialistes si cet homme avait un passeport français ?

La chose devient plus embêtante lorsqu’au milieu desdits spécialistes se glisse le Président de l’UNECATEF (syndicat des entraîneurs de football en France), Raymond Domenech.

Le désormais président, sans se soucier de la mesure ni de l’objectivité, est encore intervenu ainsi plein de malice le 11 Février 2019 au soir sur un plateau de télévision à propos de la rumeur qui enverrait Bielsa à Everton. Face à un chroniqueur qui émettait un avis positif sur le Diable, Domenech en bon coq en son fief, défenseur des intérêts franco-français, assisté de sa présentatrice (et compagne) qui passait la deuxième couche - quant à elle attaquant les qualités d’homme de Bielsa - rappelait par sa virulence déplacée combien le CORPORATISME est présent et néfaste dans le pays des champions du Monde.

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2 Comments


ilucolas
ilucolas
May 16, 2019

Merci d'avoir partagé votre expérience Jean Marie. Il me semble que beaucoup de marseillais ont en effet éprouvé ce sentiment.

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Jean Marie Usai
Jean Marie Usai
May 12, 2019

bielsa est un pur ...c le foot dans toute sa force .il prone le beau jeu ..et si il a les éléments pour se fondre dans ses idées ...et bien c le marseille champion d'automne avant de s"effondrer par un manque de banc conséquant...ça faisait (longtemps que je n'avais vu de beau jeu depuis l'équipe de 90

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