A Saint-Etienne, pour le compte de la 12e Journée, Monaco se rend à Geoffroy Guichard et Good Foot aussi. La Ligue 1, c’est sur TooGoal !
Ce soir la pluie peut tremper les blousons, mais Johnny Repp ne marquera pas. Le froid commence à se faire ressentir dans le Forez et les fidèles sont moins serrés qu’à l’habitude aux abords de leur temple vert. Les kops sont fermés, ce soir, tout comme la semaine précédente. La Ligue a sanctionné, et les virages sont en partie replacés dans des rangs supérieurs, nichés tout en haut du stade, ou dans les tribunes latérales, au grand regret de Benoît, un supporter sondé sur place.
L’ambiance va obligatoirement manquer, mais voilà que les Magic Fans déboulent en cortège dans une rue voisine. Que préparent-ils ? Nous verrons bien, il est l’heure pour tout le monde de gagner son perchoir.
LE CONTEXTE
Après des débuts manqués, les deux clubs ont embelli leurs saisons. Le Saint-Etienne de Puel qui se place 14e avec 15 points reste sur un nul précédé de 3 victoires en championnat. Le Monaco de Jardim qui compte lui aussi 15 points se trouve un étage plus haut, à la 13e place, et a remporté 4 de ses 5 dernières rencontres en L1 (plus une victoire contre l’OM cette semaine en Coupe de la Ligue pour une série de 3 victoires TCC). Seulement, Monaco voyage mal (une seule victoire à l’extérieur). Oui mais, Saint-Etienne n’est pas à l’aise chez lui (une seule victoire). En fait, l’ASSE est carrément 20e équipe à domicile compte tenu des résultats de cette Journée 12 (18e à la fin de la J11). Monaco est 11e du classement à l’extérieur. 20e, c’est la position monégasque au classement des défenses. Pire défense, avec 21 buts encaissés en 11 matchs, Monaco se sauve grâce à sa doublette d’attaquant qui lui permet d’avoir le second meilleur total de buts marqués de la Ligue (19 buts dont 14 par le duo Ben Yedder-Slimani). Côté buts, Saint-Etienne est plus équilibré, 11 buts pour, 15 buts contres, et la 13e position aux classements de ces deux critères.
Monaco c’est donc une attaque puissante, mais amputée de Slimani ce soir. Chez les verts, on déplore les absences de Khazri (qui a inscrit son 50e but en L1 contre Amiens) et de M’Vila.
LE MATCH : C’est sur TooGoal
C’est parti pour observer cette confrontation dans une atmosphère sonore réduite en tribune mais qui laisse place aux sons du terrain où l’on sent une certaine détermination dès l’entame dans les courses. 2’, Monaco qui presse fait déjouer la défense stéphanoise et la première frappe est déjà déclenchée par Henrichs décalé par Ben Yedder pour solliciter Ruffier. Les deux équipes sont assez fébriles en défense. On sait que c’est la faiblesse de Monaco mais les premières erreurs sont vertes. 8’, Saint-Etienne ne met pas beaucoup de temps pour répliquer et mettre en relief les errements défensifs monégasques. Bouanga n’exploit peut-être pas au mieux sa position en frappant au but une fois l’angle refermé, mais Lecomte doit s’employer pour mettre en corner. Double alerte en fait, puisque sur ce corner Saliba pouvait marquer au second poteau, ais sa reprise n’est pas cadrée.
On constate dans ces premières minutes que le jeu de passe est mauvais des deux côtés, et que chaque possession se transforme en danger en raison des approximations techniques. Dans ces conditions, mieux vaut ne pas jouer avec le feu et aller de l’avant.
12’, Ben Yedder est trouvé sur un centre qui vient de la gauche mais sa reprise dévissée file en sortie de but. Dans l’esprit le match est animé, on cherche à progresser sur les ailes, mais les passes verticales sont souvent mal dosées côté stéphanois, tandis que les centres monégasques sont imprécis.
19’, énorme erreur technique de Golovin qui en cherchant à temporiser dans sa moitié de terrain met le ballon dans une zone déserte et lance le contre pour l’ASSE. C’est coupé par la défense. 23’, voilà une première offensive maîtrisée par Bouanga, du moins dans le crochet, car sa frappe puissante passe au-dessus. Il y avait peut-être la place de miser sur la finesse pour enrouler davantage dans la lucarne opposée qu’il semblait rechercher.
27’, le stade a retenu sa respiration sur cette frappe lointaine de Silva qu’on voyait se loger dans la lucarne de Ruffier. C’est à côté. 31’, Cabaye se tient la cuisse, il s’est claqué et est remplacé par Aholou. 35’, faute sur ce retour monégasque ? non, l’arbitre laisse jouer, et l’ASM part en contre ! Le centre trop long trouve preneur de l’autre côté du terrain, et Gelson Martins qui centre à son tour voit le ballon dévié prendre le chemin du cadre. Ruffier sauve juste sous sa barre, et met en corner.
Il y a toujours de l’envie des deux côtés, mais le déchet technique n’est pas gommé. Le schéma reste le même à propos des passes verticales trop longues et des centres inoffensifs.
41’, un sursaut ! cette longue ouverture de Debuchy est maitrisée, le contrôle de Bouanga aussi, et l’attaquant qui se précipite dans la surface ne cadre pas. Un peu affolé, Bouanga préfère encore la puissance à la précision. C’est dommage.
45’, bon centre à terre, plein axe à l’entrée de la surface, Ben Yedder écrase sa reprise et ça passe à côté du poteau gauche de Ruffier qui n’est pas inquiété. 45’+2, Ben Yedder, coup du sombrero de Ben Yedder ! Jolie geste technique pour se défaire du marquage dans le coin de la surface, près de la ligne de sortie de but. Le centre est un abandon du ballon dans une zone inoccupée par l’ASM.
Mi-temps : 0-0 C’est dommage, car il y a des espaces, et des actions qui demandent à être mieux exploitées. En revanche on ne doit pas être tellement surpris par ce score puisque les occasions sont pauvres et pas si franches. Le milieu de terrain est plutôt ignoré, on préfère surtout les ailes, et la construction reste limitée. Ben Yedder est seul au monde. Le public déçu siffle en partie, est reste partagé entre sifflets et applaudissements timides.
47’, l’ASM revient avec beaucoup de détermination, et se retrouve à l’attaque. Ben Yedder est à la passe pour bien faire les choses. Mais le coéquipier servi est tout de suite stoppé par la défense.
49’, centre puissant de Golovin au point de pénalty, Baldé est seul ! La tête du monégasque passe juste au-dessus, énorme alerte. Monaco est revenu des vestiaires avec une meilleure intensité et l’ASSE a décidé de stopper la caricature du jeu direct. Les passes sont déjà plus cohérentes. Youssouf est en vue dans l’entre-jeu même s’il y a encore du déchet.
58’, énième passe trop longue, à terre cette fois, qui file en sortie de but. Le public stéphanois s’agace et siffle. 59’, But !!!! La meilleure des réponses. Alors qu’on sentait Saint-Etienne plus tranchant au milieu, capable de dépasser Monaco en contre, on le vérifie. Jemerson est déposé par Hamouma sur la gauche de la surface. La défense des rouges et blancs n’est pas du tout solidaire et Glik est totalement passif. Hamouma en duel avec Lecomte oublie l’option collective alors que Bouanga est dans l’axe. Sa frappe est repoussée par le portier mais le ballon retombe sur Bouanga qui n’a plus qu’à assurer face à une cage vide ; 1-0. 64’, parade de Lecomte ! A nouveau face à Hamouma qui reprenait un centre de Bouanga, le portier est décisif. L’ASSE qui prolonge son temps fort depuis le but ne voit pas Monaco réagir et en profite pour temporiser haut. 66’, Golovin fixe et réalise quelques passements de jambes pour s’engouffrer dans la surface côté gauche avant de frapper, mais son tir écrasé est bloqué par Ruffier. 69’, la tentative de Bouanga qui l’a joué un peu personnel n’est pas dangereuse. 70’, ouverture soudaine plein axe de Glik pour Augustin ! L’attaquant bien lancé en profondeur voit le ballon dégagé par Ruffier qui avait bien anticipé. 72’, Rouge ! Fofana prend rouge pour avoir coupé la course de Augustin une nouvelle fois lancé en profondeur. Mais le VAR intervient, et Boudebouz rattrape Fofana qui se dirigeait vers le tunnel.
75’, un hors-jeu est décidé au bout de 3 minutes. Fofana est réintégré, et c’est un coup-franc pour Saint-Etienne. 78’, centre d’Aguilar (entré en jeu à la 69’) pour la tête de Golovin. Ce n’est pas cadré. 80’, But !!!! annulé pour un hors-jeu… Aholou avait réalisé un joli piqué pour remporter son duel face à Lecomte. 84’, frappe non cadré d’Augustin servi par Golovin qui déviait un ballon de Ben Yedder. 88’, l’ASSE est en gestion mais rend encore une fois le ballon mis en touche. 89’, reprise spontanée d’Adrien Silva devant la surface ! Ça passe tout près, Ruffier était battu et une partie du stade a cru à l’égalisation. L’ASSE a tremblée. 90’+2, Rouge ! C’est rouge pour Aguilar qui coupe un contre avec une faute plein axe sur Bouanga qui était lancé. 90’+3, le coup-franc de Boudebouz prenait le chemin de la lucarne, mais Lecomte s’envole et réalise un bel arrêt. 90’+4, c’est terminé. ASSE 1-0 ASM, victoire des locaux.
Le match était assez pauvre techniquement, on peut saluer la bonne lecture de Claude Puel qui a su profiter des espaces au milieu de terrain pour prendre l’adversaire à défaut. Saint-Etienne a été plus tranchant dans la surface et est allé chercher sa victoire. Monaco est beaucoup trop fragile en défense, et Ben Yedder ne peut pas tout faire tout seul en attaque malgré son immense talent qu’on constate à chaque prise de balle. L'ASSE désormais 8e avec 18 points fait un bond au classement, ou du moins se rapproche d'Angers second, qui n'est qu'à 2 points. Monaco qui était en bonne forme est stoppé,15e, à seulement 5 points d'Angers donc, mais à 4 points de la lanterne rouge nîmoise. Cette L1 est particulièrement serrée, peut-être pas forcément un bon signe... PS : les groupes du supporters se sont manifestés pendant le match avec des chants protestataires et des banderoles anti-Ligue. Des fumigènes ont à nouveau été craqués pendant la rencontre.
LA HEROS-DEPENDANCE, ET LE MANQUE D'EXIGENCE TECHNIQUE DE LA LIGUE 1 C’est l’affaire des clubs, puisque le jeu de manière général est limité dans notre championnat. Il y a un déficit tactique évident chez nos clubs phares par rapport à ceux des 4 grands championnats. La maîtrise du jeu collective est nulle, et on s’en remet beaucoup trop à des exploits individuels, ou des qualités qui ne reposent que sur 2 ou 3 joueurs pour créer du danger. Lyon est dépendant de Memphis. Monaco est dépendant de sa doublette, et surtout de Slimani dans le jeu offensif, pour servir Ben Yedder, on l’a bien vu ce soir. Marseille sera dépendant de Thauvin quand il reviendra, et peine pour le moment à offrir des actions spectaculaires. Et si personne ne vient suppléer ces héros-là, c’est qu’on se contente aussi du minimum d’exigence technique. Faire une passe, même sans grande pression de l’adversaire, semblait compliqué ce dimanche soir. Comment en est-on arrivé là ? LE VAR, QUELLE GALERE
Au rayon des dysfonctionnements, on peut parler de l’arbitrage. D’une part à la 72’, on pouvait se demander ce que l’arbitre avait décelé au moment de suspendre le temps suite au carton rouge de Fofana. Vu du stade et idéalement placé pour juger de cette action, il ne semblait pas que l’interrogation portait sur le hors-jeu éventuel d’Augustin. Mais si. On en vient donc au souci déjà connu d’analyser des hors-jeu au millimètre… On sait que le révélateur n’est pas nécessairement fiable. On sait que le départ réel du ballon n’est pas identifiable au dixième de seconde près. On sait que la règle du hors-jeu a été inventée pour sanctionner une position illicite dont l’attaquant tirerait profit. Mais le VAR fait pour régler tous les problèmes se doit de trancher froidement, et ignore cette dernière notion. Par définition, la technologie se doit aussi d’être précise pour prouver son efficacité, et rendre des jugements blancs ou noirs.
Qui peut dire qu’Augustin était hors-jeu ? Qui en mettrait sa main à couper ? Comment peut-on penser qu’Augustin tire profit de sa position pour échapper à Fofana ? Qui a décidé que le doute ne profite plus à l’attaquant ?
Dans une autre mesure : Augustin partait-il vraiment au but ? Y-avait-il matière à donner rouge ?
PAROLE DE FAN
L’avis de Benoît, supporter vert sondé aux abords du stade.
Good Foot : Que penses-tu de l’arrivée de Puel ? - Il faut laisser du temps. Pour l’instant on voit du mieux c’est évident, même si léger. Je ne sais pas si Printant n’avait pas le niveau ou s’il a été trop gentil avec les joueurs et s’est laissé bouffer.
Good Foot : Aujourd’hui, c’est quoi ton sentiment sur la saison ? - On verra, Puel me plaît pas mal… Il vient avec plus de pouvoir, comme Manager Général. Je pense que c’est bien.
Good Foot : Quels joueurs te satisfont le plus jusqu’ici ? - Pas vraiment de joueurs satisfaisants, par contre des déceptions… Boudebouz, par exemple. Après on verra aussi dans la saison mais il remplace pas du tout ce qu’apportait Cabella. Perrin aussi qu’on voit régresser, il n’a plus le niveau.
Good Foot : Côté satisfaction, il y a cette seule victoire à domicile, et c’est le derby. Comment l’as-tu vécu ? - J’étais en voyage à Rome. J’ai anticipé pour trouver un bar qui diffuse. Un pub irlandais était prêt à me faire la faveur, mais quand je lui ai donné l’horaire le gars m’a dit « T’es fou ! Y’a Inter-Juve dimanche soir ! Impossible de passer autre chose ici. » Donc j’ai suivi le live sur mon portable en me faisant un bon resto…
Good Foot : Je te remercie, pour finir, c’est quoi ton prono du soir ?
- Je dirais…match nul, un partout.
(Bien vu, 1-1 est justement un score qui a été enregistré 4 fois sur les 10 derniers ASSE-ASM).
CONCLUSION
Cette saison n’a pas de quoi emballer le public stéphanois et on le vérifié dans les propos du supporter. Les espoirs reposent sur Claude Puel, qui a encore montré dans ce match une connaissance tactique qui a permis de débloquer le score en améliorant le jeu offensif.
Encore de l’incertitude, et le temps apportera des réponses sur le rôle du coach et la forme des joueurs. Il y a encore du pain sur la planche pour progresser techniquement. On le souhaite aux fans qui font des efforts pour suivre leur équipe.
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