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Pourquoi aimer le foot ?

Dernière mise à jour : 6 juin 2020

Haut les cœurs ! Après autant de critiques du fonctionnement du football voyons le côté rose à présent, le côté vert en fait, et le foot tout court à vrai dire. Retour sur les plus belles rencontres du weekend !



 

Avant tout, rappelons-nous quelque chose. C'est quoi le foot ? C'est un sport, mieux un JEU, Universel. Pour le pratiquer il suffit d'un ballon, une balle, ou quelque chose s'en approchant, de deux poteaux (imaginaires ou non) et quelques potos supplémentaires, voire des passants. Comme terrain il y a les stades, les clubs, la rue, les prés, les terrains vagues. On le joue, on le consomme, on l'admire comme on le déteste, pour ce qu'il est. Un jeu fait de risques, de décisions, de nuances, d'intuitions et de surprises qui mettent en branle les émotions. Le football est un sentiment. On le partage avec un ballon ou avec un ticket de stade. Petits et grands alors s'évadent, passionnés ou curieux, puristes ou footix, on se côtoie. Chacun sa vision, chacun son interprétation, chacun ses rêves chacun ses peines.

Chaque weekend (ou en semaine s'il le faut), on va, on vient, seul ou en meute, scruter, déguster, vibrer, chanter, espérer, déchanter. Vivre. Ce weekend, que nous a offert le terrain ? Que nous réserva la vie ? L'Europe et ses sommets Je vous propose de remonter l'horloge de quelques tours et nous pencher au dessus de 5 stades. 5 histoires qui racontent ce qu'est le foot, ce qu'il a à offrir, de beau, de divin, d'absolu. Partons en Angleterre. Welcome to London ! Nous sommes à Craven Cottage pour suivre le destin des Reds de Liverpool en Premier League. Fulham, à la traîne avec ses 17 pts et sa différence de buts extrêmement négative (-40) est avant dernier du classement et aurait besoin d'un vrai miracle pour se maintenir. Les 11 pts de retard sur Cardiff 18e, et les 13 unités de retard sur le premier non relégable Burnley , ne laissent guère de doute. Les Reds eux, qui réalisent une saison grandiose, restent au coude à coude avec un Manchester City longtemps chasseur aujourd'hui chassé. Occupé samedi à jouer son 1/4 de finale de coupe d'Angleterre à Swansea (et à le remporter au courage, passant de 2-0 à 2-3 à la 89' sur un but de Sergio Agüero), City laisse donc l'initiative à son concurrent pour cette 31e Journée. A 8 journées de la fin et accusant 1 point de retard sur le leader, tout écart semblerait fatal à un Liverpool qui court après un titre depuis 1990. City a gagné tous ses matchs en 2019 sauf 2 (défaite à Newcastle 2-1 en Premier League, et une victoire aux tirs aux buts en finale de League Cup face à Chelsea). Le rouleau compresseur qui compte 18 victoires sur les 20 derniers matchs a réussi à dépasser des Reds faiblissant depuis le début d'année (4 nuls et leur seule défaite de la compétition - contre City justement - , pour 5 victoires). Drôle de ratio pour un prétendant au titre. Les hommes de Jürgen Klopp et son trio offensif infernal prennent place sur le terrain pour leur mission. Les Reds sont à la hauteur et s'installent dans le match. 26' tout se débloque, Sadio Mané à la baguette. Le sénégalais déborde la défense sur son couloir gauche, le ballon lui colle au pied. Les supporters ont foi tant ils connaissent le talent du prodige. Et pour cause, un mouvement collectif d'une fluidité absolue est déjà amorcé. Firmino, complice de tout exploit proposé déboule à toute vitesse et aspire le ballon d'un appel croisé direction ligne de sortie de but alors que Mané s'engouffre dans la surface. Sans contrôle et par évitement d'un ballon qui parcours déjà la trajectoire idéale pour mener à un service royal, le bolide brésilien guette du coin de l’œil une fusée rouge lancée en parallèle sur la ligne des 6 mètres. Entre délicatesse et lourdeur, Firmino avec une précieuse minutie pour saisir le meilleur instant appuie sa passe en retrait entre des défenseurs domptés. Le moustique a piqué. Trop tard pour Fulham, Mané propulsé, facile, n'interrompt même pas sa course pour envoyer le ballon arracher les filets avec l'aplomb d'un Nadal qui smashe pour le match. 0-1. Liverpool tient la route et les fans sont soulagés.

74', erreur fatale ! Van Dijk, héros suprême bien des fois, commet le pire pour un défenseur central. Les Reds qui dominent largement la partie ne sont pas encore à l'abris alors que Virgil Van Dijk sur un ballon très mal négocié ne s'entend pas avec le gardien et offre un but à l'adversaire. 1-1. L'interdit est en train de se produire, les fans de Liverpool palissent, cet accroc a une sérieuse allure de déjà-vu et un parfum qui rappelle une douloureuse journée. Prêtons l'oreille au concert qui démarre en tribune de presse et nous replonge plus loin dans le passé. En 2014 le capitaine Steven Gerrard, avait perdu la possession en glissant et permis à Chelsea d'ouvrir la marque dans un match décisif qui laissait déjà City s'emparer du titre. Fulham, nouveau crève cœur pour Liverpool? Comble de l'ironie le bourreau du jour n'est autre que Ryan Babel (ancien attaquant des Reds). Il ne célèbre pas son but. Tout à son honneur. De l'honneur, les joueurs de Liverpool n'en manquent pas, et Mané qui a touché la barre d'un tir de la tête sur corner plus tôt dans la partie ne ressasse pas les occasions manquées mais continue de pousser. 81', penalty ! Le gardien de Fulham commet lui aussi une erreur sur une tentative de Salah. Sadio Mané surgit, chipe le ballon et est accroché par le gardien fautif. Le penalty de la vie est transformé par Milner entré en jeu à la 72'. 1-2, et Liverpool ressuscite, les fans attendrons le coup de sifflet final pour souffler et réaliser que l'erreur de Van Dijk n'est qu'un mauvais souvenir qu'on peut oublier. Ascenseur émotionnel, Liverpool est leader avec 2 pts d'avance ! La classe d'un joueur qui peut débloquer et rattraper le match par son inspiration et ses qualités techniques permet aux siens d'espérer encore, en mettant la pression sur un Manchester City qui devra rattraper un match en retard du côté d'Old Trafford pour un derby de feu. Sadio Mané, prestigieux artiste et sauveur donc. Les supporters sont à genoux. Dans le même registre, la Bundesliga n'est pas avare de suspens cette saison. Willkommen in Berlin !

Eliminé par Liverpool justement en Champions League, le Bayern Munich leader du championnat national revient de loin, distancé de 10 points au cours de la saison par un surprenant Borussia Dortmund en plein renouveau (éliminé aussi de la C1 par Tottenham). Leader ? Oui mais pas seul. Surprenant ? Oui et non. Dortmund et son jeune effectif ont débuté sur les chapeaux de roues et plusieurs joueurs se sont révélés, mais leur parcours en solitaire a aussi été mis en lumière par un Bayern malade qui a laissé filé des points bien trop facilement. Ceci dit le Dortmund de Lucien Favre a été époustouflant à plus d'un titre, notamment lors de la victoire face à ce même Bayern. Aujourd'hui dos à dos, 60 pts chacun, le Bayern est en pole à la différence de but, qu'il n'a pas manqué de soigner ce weekend. Mais partons d'abord à Berlin donc, où Dortmund affrontait le Hertha samedi. Entre révélations, confirmations et renaissances, l'effectif fourni des jaunes et noirs et le jeu de Favre ont séduit le Monde du foot cette saison. La résurrection de Paco Alcacer par exemple a même servie à la sélection espagnole, alors que Jadon Sancho (18 ans et insouciant) s'est fait un nom, pendant que le capitaine Marco Reus franchit un cap à 29 ans et réalise sa meilleure saison. A Berlin justement, à 9 Journées du gong, Dortmund est allé chercher dans la douleur une victoire ô combien précieuse. Les fans sont passés par tous les états à l'image d'un score indécis. A l'instar de Liverpool, en outsider Dortmund n'a pas droit à l'erreur et a dû revenir deux fois au score pour finalement s'imposer à la 93'! Une victoire sur le fil alors que Berlin était réduit à 10 quelques minutes plus tôt. Reus sauva son équipe inscrivant son 15e but du championnat d'une reprise sur un centre de Sancho. 2-3, les espoirs sont saufs et les supporters peuvent exulter. Les émotions dans ce genre de cas atteignent les sommets, alors que tout semble vain et que le chouchou du club, capitaine du navire sauve le Titanic.

Vite, à Munich! Voilà Dortmund leader, avec 3 pts d'avance et le plein de confiance après ce dénouement. Le Bayern reçoit le lendemain le club de Mayence. La mission est claire, gagner, gagner et marquer beaucoup. Alors, le Bayern gagne, gagne et marque beaucoup. 6-0 exactement. Le genre d'équipe qui ne badine pas, et qui se relève de l'échec européen de la semaine avec orgueil. 4 jours ont passé pour supérer la cruelle déception de Liverpool. Supporters de ce club de champions, bien des enfants ont du pleurer, avant de sauter de joie de voir leur héros faire le spectacle ce dimanche après-midi. Parmi ces champions, idoles des jeunes figurent des icônes de la Manschaft et des étrangers tel que le polonais Robert Lewandowski. Pour des pays qui ne disposent pas de clubs aussi puissants, restent donc de suivre leurs vedettes à l'étranger. James Rodriguez est de ceux-là. Lorsque James joue c'est toute la Colombie qui le sait. Véritable star dans son pays, il est adulé par les jeunes et moins jeunes mais quand James fait du James, tous les gamins rêvent. Par chance ce dimanche et comme le weekend précédent, señor Rodriguez a pensé à les régaler. Déjà vainqueur 6-0 face à Wolsburg lors du dernier match de Bundesliga James avait marqué un but et délivré une passe décisive de toute beauté à Lewandowski. Cette fois à Berlin James réalise le triplé! (son tout premier au Bayern). Quelle inspiration, quelle efficacité et quelle classe! Contrôle orienté du torse, ballon enroulé, petit piqué en finesse, tout y est. Malin, agile, d'une technique rare et finisseur, quand James est à son top nous sommes tous des gamins. Le football est un art.

Artiste parmi les artistes. Extraterrestre parmi les humains. Messi. Vamos en Andalucia amigos ! Fort de sa qualification contre l'OL (5-1), requinqué depuis ses deux victoires en Clasicos, le Barça déroule et Messi est irrésistible. Faisant de l'extraordinaire une routine, Messi sans limite nous dépasse à chaque fois. On sait qui il est (du moins croit-on), on sait ce qu'il fait, ce dont il est capable. Si bien que les défenseurs se mettent à 3, 4, 5 sur lui. Inutile. Un autre triplé donc (loin d'être son premier), et victoire 1 à 5 encore, sur la pelouse du Betis cette fois et de quelle manière ! Un missile téléguidé en lucarne côté fermé sur coup-franc, un duel face au gardien, pourchassé par 3 défenseurs verts et blancs, et un geste venu d'ailleurs. Sur son troisième but Messi trouve une inspiration dont lui seul a le secret. Une passe en retrait à première vue anodine pour trouver l'argentin excentré qui pénètre dans la surface et c'est but ! Là où un autre joueur aurait tenté une frappe en force au petit bonheur la chance, le quintuple ballon d'Or choisit un piqué. Spontané, parfaitement dosé, réglé au centimètre, le tir surprend tout les joueurs, tout un stade, et tous les téléspectateurs, qui voient le ballon s'élever et finir sa course contre la barre transversale avant de rentrer dans le but. 1-4. Oui le score était acquis déjà, mais le foot n'est pas qu'une question de résultat. Par exemple les supporters du Betis qui ne gagnera aucun trophée se sont régalés toute la saison avec un entraîneur audacieux, Quique Setien, qui tente tout et surtout d'offrir un spectacle. Le Betis s'était ainsi imposé 3-4 au Camp Nou au match aller. En connaisseurs, les sévillans qui remplissaient les tribunes se sont mis à applaudir le virtuose. Le football est un sentiment, et par un geste, un instant de grâce, peu importe le maillot quand apparaît la beauté absolue, on retombe amoureux. Messi sort sous une standing ovation du public adverse. C'est beau non ?

Buona sera ! En flagrant délit de romantisme je vous invite à Milan, andiamo! Milan nous sépare Pour finir ce petit tour d'Europe, passons la tête à San Siro. Dimanche soir, derby milanais oblige l'Italie attend une fête du football. Oui l'AC Milan et l'Internazionale ne sont plus les mêmes depuis quelques temps. De quoi vous rendre nostalgique des grandes équipes italiennes des années 2000. Mais comme nous le démontre le Betis de Setien, pas besoin de titres ni de star pour s'éclater, puis le derby c'est le derby ! Puisqu'il s'agit de s'éclater allons-y gaiement. Un derby animé a vu deux frères ennemis se bousculer, dans le jeu et dans un scénario un peu fou. L'Inter dominateur a réussi à s'imposer pas sans rebondissements ni frayeurs, malgré un résultat acquis plus tôt qu'au match aller. Score final 2-3. Oui l'Inter a gagné, oui l'Italie a vibré, mais ce n'est pas ce que nous sommes venus voir ici à Milan. C'est justement le match aller qui nous intéresse (1-0 pour l'Inter à la 90'), ou plutôt son buteur Mauro Icardi, la star de l'Inter. Icardi n'a pas marqué dimanche soir, aucun risque, l'argentin est écarté du groupe. En raison d'un conflit avec la direction du club quant à sa prolongation qu'il refuserait et un jeu de son agent (et femme) qui dépasse les limites, le brassard avait été retiré au capitaine nerazzuro. Vexé, le joueur avait dès lors refusé de jouer, empirant le conflit avec son coach et la direction.

La fermeté des dirigeants resitue les priorités d'un club et l'importance de l'institution. La discipline est partie intégrante du football, et lorsque les joueurs pris comme modèles par les plus jeunes donnent le mauvais exemple il est souhaitable de souligner la sanction. Comme un symbole Lautaro Martinez, autre argentin et au registre bien différent titularisé en pointe a démontré qu'on pouvait battre le grand rival même sans sa star. Passeur pour Vecino 0-1, et buteur sur le penalty du 1-3, Martinez dans son style de taureau a largement contribué à la victoire dans une rencontre cruciale dans la lutte pour la 3e place. La sanction d'Icardi vient d'être levée ce mercredi. Il pourra réintégrer le groupe et disputer éventuellement la 29e Journée contre la Lazio. Lautaro Martinez a en tout cas prouvé qu'on peut compter sur lui. Notre petit voyage se termine ici. 5 matchs, 5 contextes, 5 trajectoires de joueurs, le football est multiple, il apporte joie et peine, et plus qu'on le croit éduque. Se dépasser, progresser, réussir, apprendre à perdre, à respecter les aînés, la hiérarchie, un groupe, l'adversaire, se soucier du public et ne pas oublier de s'amuser. La vie.




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