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L’ami du ballon dit : « Merci l’Ajax ! » (et les autres aussi)

Dernière mise à jour : 6 juin 2020

On nous explique trop souvent que l’argent fait tout, que sans on est impuissant. Que le foot est uniquement une question de rapport de force entre les budgets des clubs. Qu’il n’est qu’une question de résultat et que seuls les trophées donnent raison.


 

Je vais parler en notre nom à tous, nous les amoureux du jeu, toi l'ami du ballon. Ici en France, on nous scande en slogan qu’on est la ligue des talents. On vibre au final pour les clubs étrangers. On voit nos clubs français tomber un à un en Europe, bien souvent sans panache, et lister les excuses d’année en année… entre deux coups de peinture sur la pelouse, pour faire croire que l’herbe de nos finales de Coupe de la Ligue est aussi verte qu’ailleurs. On nous expliquait que souhaiter un jeu plus attrayant en Equipe de France était une bêtise puisque Didier Deschamps est champion du Monde avec ses idées. J’espère pour les propriétaires de cette pensée qu’ils se permettent d’apprécier la beauté que nous offre la Champions League, qui reste la seule compétition passionnante non saccagée - jusqu’ici - par la surenchère du nombre de participants, ni contaminée par la mentalité de gagne-petit.

Par le Jeu !

Honneur au jeu ! Voilà qu’on retrouve en 1/2 quatre équipes qui veulent jouer vers l’avant, sans calculs d’apothicaires.

Pochettino disciple de Bielsa, le Barça de Valverde et Messi, Klopp et son Liverpool explosif, et l’Ajax donc. Le révolutionnaire Ajax, celui qui nous propose une ligne d’attaquants plus peuplée que la ligne de défense adverse. Celui qui démontre à chaque action qu’on peut jouer avec le cœur, celui de la jeunesse fougueuse, et donner des leçons. A la Juve, au Real, au Bayern… L’Ajax Rubik’s cube, qui tente, retente, combine, coulisse, (qui rappellerait presque des systèmes de Basket-ball par moment, installé dans la surface comme autour d’une raquette), qui teste, qui améliore et qui vainc. L’Ajax, qui recrute pas cher, qui forme (et bien), et qui structure son club au nom de la compétence et du Jeu. Tottenham lui, nous rappelle à sa façon que l’argent c’est bien mais ça ne fait pas tout. Pochettino a choisi de conserver un effectif identique à la saison précédente. La confiance en ses joueurs, en leur capacité à progresser, et en l’importance du travail a payée. Voici les Spurs en demie. City, éliminé, nous a offert lui aussi un beau spectacle, et ce n’est pas le fait de ne pas se qualifier (à un léger hors-jeu près) qui va remettre en cause la mentalité offensive de Guardiola. L’enseignement est juste le suivant : l’équipe qui s’est qualifiée en marquant autant de buts (4-4 sur l’aller-retour) n’a pas eu besoin d’argent pour progresser.

L’émotion avant les trophées

Je reproche en général chez nous : la négativité, le jeu fermé, les réactions anti-Bielsa, la dictature du résultat. Grand plaisir de voir cet engouement pour l’Ajax. Et peu importe s’il va au bout ou non, l’Ajax a déjà conquis les cœurs des amoureux du foot, du beau jeu.

L’émotion passe par la volonté, la surprise, l’effort de construction. L’énergie positive que véhicule cette équipe est la preuve que le résultat est secondaire. Qui n’a pas pris son pied contre la Juve en voyant le jeu de l’équipe d’Amsterdam alors même qu’elle était mathématiquement éliminée ? Qui aurait renié ses émotions si la Juve s’était finalement qualifiée ? Même si l’Ajax perd en demi-finale on se souviendra de cette campagne 2018/2019, avec sympathie ; et reconnaissance pour ces vibrations offertes. Non ?

Merci à eux, à tous, de faire briller le football, par la volonté de construire et d’offrir des émotions. Sincèrement, Merci !

L’ami du ballon.


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