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LA COPA – Enjeux des sélections et bilan de la Journée 1

Dernière mise à jour : 6 juin 2020

L’Eté, ses intersaisons interminables, ses mercatos qui gonflent comme une bulle sans fin, avec ses rumeurs et ses calculs en tout genre. Ces années impaires, où certains se plaignent de l’absence d’Euro ou de Mondial, oubliant d’apprécier les joyaux des autres continents ou des catégories jeunes. Cet Eté nous sert un festival de compétitions internationales ! Au programme : Mondial U20, Euro Espoirs, Tournoi Maurice Revello (Toulon), Gold Cup, Copa América et donc désormais CAN. Nous sommes servis et Good Foot vous dissèque la Copa América pour l’apprécier à sa juste valeur.

Good Foot se focalise sur la Copa América et vous présente tous les enjeux en revenant sur la J1 des 3 groupes. Les 12 participants ont joué leur premier match. Que retirons-nous du groupe A ?

Groupe A

Brésil (#3 Mondial) La seleçao joue à domicile : Comme pour la Copa 1989, et nouvelle organisation de compétition après le Mondial 2014 et les JO d’Eté 2016. C’est la 5e fois que le Brésil organise la Copa América et dans ces conditions il a jusqu’ici toujours terminé champion (1919, 1922, 1949, 1989). Côté palmarès le Brésil est 3e et totalise 8 titres, et question buteur c'est Zizinho ( 1942, 1945, 1946, 1949, 1953, 1957 ) qui domine le classement historique avec 17 buts, (ex-æquo avec un argentin, mais j'y reviendrai). Neymar absent : Le Brésil joue sans son atout majeur qui avait atteint son objectif d’ouvrir le palmarès de son pays aux JO en 2016 (4 buts en phase finale + le TAB de la victoire contre l’Allemagne en finale). Il s’agit du seul titre remporté par Neymar avec une seleçao qui n’a plus gagné la Copa America depuis 2007. Objectif final : Sans Neymar, l’effectif reste très fourni et équilibré. Toutefois n’oublions pas que le Brésil n’a pas été si brillant au Mondial 2018, bousculé par le Mexique en 1/8 et sorti par la Belgique en 1/4 pour avoir été totalement dépassé en première mi-temps. Un match qui avait mis fin aux espoirs alors que le Brésil n’a plus joué de finale (Copa ou Mondial) depuis 2007 et 6 compétitions.

Bolivie (#62 Mondial)

Vainqueur de la compétition en 1963 (organisée chez elle), la Bolivie n’a depuis atteint qu’une seule fois les demi-finales (en tant qu’organisateur là encore en 1997) s’inclinant en finale contre…le Brésil de Zagallo, armé de Romario et Ronaldo. Depuis les belles années 90, qui ont fourni une génération de joueurs détenant les records de capes, dont Erwin ‘Platini’ Sanchez (buteur en finale 1997), les boliviens peinent à se retrouver une place de choix parmi les équipes du continent. Un 1/4 de finale atteint toutefois en 2015, arrivant à sortir des poules pour la première fois depuis 1997.

Particularité, sauf 3 exceptions (Mexique et Chine) tous les sélectionnés jouent dans le championnat du pays. L’attaquant Marcelo Martins (32 ans) qui évolue en Chine (Shijazhuang Ever Bright FC) a le défi personnel de devenir meilleur buteur de l’Histoire de sa sélection (17 buts) en dépassant Joaquin Botero (20 buts).

Brésil – Bolivie : le match Un mot sur le public d’abord : affluence record, record de recette et… ambiance de cimetière. Un match et une sélection locale accueillis dans la froideur, et à croire qu’on a ce qu’on mérite le match fut terne. La Bolivie se confrontait à un géant et n’avait pas franchement de quoi être confiante avec une série en cours de 7 matchs sans victoire (4 défaites et 3 Nuls depuis Octobre 2018). Le match a tourné très vite à la caricature de l’attaque-défense, et le public peu indulgent a lui aussi sifflé très vite un Brésil approximatif dans ses centres et qui manquait un peu de tranchant. 0-0 à la mi-temps et le Brésil trouvait finalement la faille d’entrée en seconde période sur penalty (50'). Le match devenait facile et Coutinho (53') réalisait le doublé alors que l’entrant Everton achevait une Bolivie résignée (85'). 3-0 score final. Le Brésil se met en confiance mais le niveau technique a été limité face au ‘bus’ bolivien à qui on souhaite de proposer autre chose à son public aux prochains matchs. Peu d’enseignements si ce n’est que la Copa ne démarrait pas très fort.

Venezuela (#33 Mondial) Une des 2 nations de la CONMEBOL à ne pas être encore titrée. Il faut dire qu’avec 17 participations, le Venezuela est la sélection ayant le moins participé à la Copa (apparue en 1967 pour une Coupe créée en 1916). Ne parvenant jamais à sortir des poules depuis la création du format en 1975, une vraie progression est à noter depuis 2007 (édition organisée sur son sol), avec deux éliminations en 1/4 (2007 et 2016) et une en 1/2 (2011). Durant les 4 dernières éditions, le Venezuela réalise donc ses 3 meilleurs parcours. Les joueurs vénézuéliens s’exportent de plus en plus, on trouve par exemple les emblématique Rincon et Rondon à Newcastle et au Torino, 5 autres évoluent en Espagne etc… Le gardien Wuilker Fariñez s’est lui fait un nom du côté de Bogota dans la cage des Millionarios.

Pérou (#21 Mondial) 1939, champion à domicile pour sa 5e participation, le Pérou attendra 1975 pour glaner son second trophée pour rester à jamais le premier vainqueur de la compétition sous l'appellation ‘Copa América’, remplaçant cette année-là le ‘Campeonato Sudamericano de selecciones’, et passant au format actuel. Depuis, le Pérou a échoué 4 fois en demi-finale. En fait, le Pérou ne gagne pas mais il est toujours là, au moins en 1/4 depuis 1999 (7 éditions de suite). Il a terminé à la 3e place en 2011 et 2015. Confirmant la bonne santé de sa sélection, le Pérou s’est qualifié en 2018 pour son premier Mondial depuis…1982. L’outsider sérieux dispose d’un vrai pistolero. Paolo Guerrero a été meilleur buteur en 2011 (6 buts), et 2015 (ex aequo Vargas 4 buts). Une statistique qui place Guerrero dans le club assez fermé des 24 joueurs ayant inscrit au moins 10 buts dans l’Histoire de la compétition.

Venezuela – Pérou : Le match L’opposition crée une vraie curiosité. Si le public peut s’y tromper en accusant le manque de glamour, l’intérêt sportif est réel entre deux nations qui montent en puissance. Les résultats du Pérou depuis le Mondial sont mitigés (2 Victoires et 2 Défaites) alors que le Venezuela comptabilise un bilan positif depuis Mars (2 Victoires un Nul et Une Défaite). Dès le départ c’est le Pérou qui prend les choses en main, alors que la défense vénézuélienne n’est pas sereine. Fariñez est étonnement fébrile et Gonzalez aurait marqué si le VAR n’avait pas détecté après coup un hors-jeu au départ de l’action. La décision a été assez tardive, toujours 0-0 donc. Le Pérou avait un vrai ascendant mais le match s’équilibre et les 2 gardiens doivent s’employer pour conserver le score nul et vierge jusqu’à la pause. En seconde mi-temps on note toujours un léger avantage péruvien, et Farfan inscrit un but, là encore refusé. Le Venezuela est en difficulté et ça empire, puisque Mago l’arrière gauche écope d’un second jaune et est exclu (75’). Fariñez a retrouvé ses esprits et démontre tout son talent sur une double occasion, avec un sauvetage miraculeux. Le Pérou semble en mesure de faire plier son adversaire, mais celui-ci arrive à se dégager et joue la montre en accumulant les coups de pied arrêté loin de ses cages, privilégiant même la conservation du score plutôt que de jouer un bon coup-franc. L’objectif de l’instant est atteint pour le Venezuela, 0-0 score final. Le Pérou rumine quelques occasions et ses 2 buts annulés par le VAR. Le match a connu du déchet mais il a été disputé et les équipes ont offert un meilleur spectacle que ce Brésil-Bolivie de la veille.

Groupe B

Argentine (#11 Mondial) L’équipe qui tangue. Entre un Mondial 2018 qui prenait des allures de fiasco en poule, dont Messi et ses apôtres réussirent à s’extirper in-extremis pour gagner finalement leur tombeau dès l’issue des 1/8 face à la France, et un sélectionneur (Sampaoli) qui consultait sa star avant chaque décision, le malaise était complet. Ajoutez à cela le retrait de Messi de sa sélection, puis le retour (pas la première fois), ainsi qu’un novice (Scaloni) comme sélectionneur pour reconstruire une équipe qui a perdu ses repères. Voilà qui n’aide pas à placer l’Albiceleste dans une situation de confort. La presse toujours prête à dégainer ne manque pas de sujets. Messi est jugé parfois insatisfaisant, parfois capricieux. La pression est pesante sur une sélection qui n’a rien gagné depuis 1993 (26 ans !), et qui se mue en championne des perdantes en finale (Copa América 2004, Copa América 2007, Mondial 2014, Copa América 2015, Copa América 2016). L’Argentine est l’ombre d’elle-même ! On parle d’une nation qui a remportée 14 fois la Copa, qui a longtemps été la plus titrée (à la lutte avec l’Uruguay), et qui a remporté les mondiaux 1978 et 1986, tout en ne cessant jamais de fournir des flopées de grands joueurs aux plus grands clubs du Monde. Ce n’est pas vraiment un hasard si l’un des deux co-meilleurs buteurs historiques de la compétition est argentin (Norberto Mendez 17 buts) et si Batistuta (en 1995) est le seul joueur à avoir atteint la barre des 13 buts depuis 1957. Nombreuses sont les compétitions où le résultat a déçu par rapport aux attentes. Le temps laisse de moins en moins de place à l’indulgence. L’Argentine DOIT gagner.

Colombie (#13 Mondial) Les ‘cafeteros’. Eux aussi dotés d’un nouveau coach (Carlos Queiroz intronisé en 2019), eux aussi à la recherche d’un titre, mais bien moins sous pression, même si l’attente est réelle. Une génération dorée, celle des Falcao, James, Caudrado, Bacca, Ospina, Carlos Sanchez ou encore Yepes. Les deux derniers ne sont plus présents, ‘trop vieux’, mais ils étaient bien là pour réussir la meilleure performance de l’Histoire du pays en Coupe du Monde 2014 (1/4 de finale contre le Brésil). L’ère Pekerman (coach argentin fraîchement remplacé) a été pour le moins emballante, et il n’aura manqué qu’un titre, une finale au moins disons. La Colombie qui a échouée aux TAB face aux anglais en 1/8 du Mondial 2018 veut prouver. Dans cet esprit revanchard Falcao (meilleur buteur historique du pays avec 33 buts) a réalisé une belle préparation par exemple, et son envie de remporter un titre en sélection est sérieuse alors qu’il arrive en fin de carrière. Queiroz prend ses marques et son défi est de bonifier une sélection qui se renouvelle en partie mais garde ses cadres. En 1/4 en 2011, en 1/4 en 2015, et en 1/2 en 2016, la Colombie veut franchir ce dernier palier (3e en 2016) et se rappeler au bon souvenir du titre (Championne en 2001 pour son seul trophée). Les cafetros ont connu une première finale en 1975 (la fameuse première édition de la Copa remportée par le Pérou).

Argentine – Colombie : Le match 4e match sur le banc pour Scaloni (1 Défaite et 2 Victoires jusqu’ici), le 5e pour Queiroz (3 Victoires pour une Défaite), sont-ils au point ? Le technicien argentin débute sa carrière en pro alors que le portugais a une longue carrière à son actif. La Colombie attend beaucoup de son duo Falcao-James qui a brillé contre la Pologne au Mondial mais n’a pas pu être aligné davantage puisque James était blessé. Le premier danger vient des colombiens ! Armani prend des risques dans sa surface et à l’image de l’Argentine il ne semble pas très bien entrer dans le match. La Colombie est plus mobile, plus agressive et pose de vrais problèmes à une Albiceleste qui ne construit pas. James est le joueur le plus en vue et deux tirs dangereux (Falcao puis Martinez) sont heureusement contrés par la défense. Luis Muriel a quitté ses partenaires très tôt, victime d’une intervention de Paredes, et est forfait pour le reste de la compétition. Le score est de 0-0 à la pause. A la reprise les argentins se réveillent, et c’est un autre match. L’Argentine pousse, la Colombie passe un mauvais quart d’heure. Ospina s’envole pour claquer une demi-volée puissante de loin, puis une tête sur sa ligne (Otamendi), alors que Messi rate l’énorme opportunité de renvoyer direction les filets le ballon repoussé par le portier. Ce n’est pas cadré. La Colombie suffoque, alors Queiroz réagit. Cuadrado cède sa place à Lerma et le milieu est réorganisé. On respire à nouveau côté colombien mais l’orage n’est pas totalement passé. But ! Pour…la Colombie. Sur un contre très bien mené avec une percée côté gauche c’est Roger Martinez (le remplaçant de Muriel) qui envoie une frappe de mule dans les filets sur un exploit personnel tout en puissance. 0-1 (71’). L’Argentine prend un sacré coup sur la tête. La sanction est terrible et ressemble bien à un tournant fatal. But ! But de Zapata, entré en jeu il reprend le centre d’un autre entrant, Lerma, et enfonce le clou avec son second but en sélection. 0-2 (87’), c’est aussi le score final. L’Argentine sombre là où il ne fallait pas, tant le groupe est relevé et que la pression n’avait pas besoin d’être amplifiée. Queiroz a été très bon sur ce premier match et la Colombie peut se féliciter de son match avant d’affronter le Qatar.

Paraguay (#36 Mondial) Loin d’être le dernier de la classe, le Paraguay à l’instar du Pérou et du Chili affiche 2 Copas América à son palmarès (1953 et 1979). Le Paraguay a même plus souvent que ses deux concurrents failli remporter la compétition, puisqu’il a perdu 3 finales (contre 2 pour le Chili et 0 pour le Pérou). Après avoir terminé dernier de sa poule en 2016 aux USA (derrière les USA, la Colombie déjà, et le Costa Rica), puis avoir raté la qualification pour le Mondial 2018, il serait temps pour le Paraguay de se ‘réveiller’. Il faut renouer avec les bons parcours récents (1/4 en 2004 et 2007, et 1/2 en 2011 et 2015). Pour cette mission là aussi on a fait appel à un nouveau sélectionneur. Eduardo Berizzo débute avec la sélection et les débuts n’ont pas été simples. Le calendrier lui réserve un match contre l’invité du groupe, le Qatar pour le premier match, ce qui permet toujours d’éviter les ‘gros’.

Qatar (#55 Mondial) Le Qatar à la Copa, en voilà une idée. Et pourquoi pas après tout, puisque le Japon est là ? En voilà une autre idée… Pas la première fois en fait, le Japon a déjà pris part à la Copa en 1999, (j’en conviens ça ne rend pas la chose plus naturelle). L’explication est en fait toute simple, par habitude (et logique) la CONMEBOL fait normalement appel à 2 nations du grand continent américain pour faire le nombre dans sa compétition, mais cette saison la Gold Cup a lieu en même temps. D’où la nécessité de faire appel à des pays plus éloignés. Le hasard fait que ces deux invités ont formé l’affiche de la finale de la Coupe d’Asie 2019 ! Une aubaine pour justifier leur présence. En tout cas cela garantit que ces sélections sont en formes. Le Qatar a remporté son premier trophée en soulevant la Coupe d’Asie en Février. Good Foot faisait à l’époque le bilan de cette compétition et des projets du Qatar, destination América. Qatar : à la conquête du football mondial Pour résumer ici, le Qatar emmené par son coach espagnol Felix Sanchez Bas a produit un bon football, a remporté tous ses matchs, a été prolifique et Almoez Ali a brillé, récompensé meilleur buteur et meilleur joueur du tournoi. Le Qatar vient au Brésil avec la ferme intention de produire du jeu et de tenter sa chance.

Paraguay – Qatar : Le match Berizzo et les débuts compliqués donc (1 Victoire 1 Nul et 2 Défaites), avec l’avantage tout de même d’avoir gagné en dernier match de préparation. Le Qatar, fort dans la tête avec cette victoire en Coupe d’Asie a affronté le Brésil en match de préparation (Défaite 0-2, avec la fameuse blessure de Neymar). Le match démarre et c’est la catastrophe ! Le Qatar est désorganisé, un peu de trouille peut-être ? Pas du tout à l’aise en tout cas en défense, le gardien Al Sheeb commet une erreur, ça cafouille, puis c’est le penalty ! (main d’un défenseur). Cardozo ne se fait pas prier, c’est tiré en force, 1-0 ! Finalement le Qatar se calme, et devient cohérent, la construction est plutôt convaincante et c’est un temps-fort. Le match est finalement équilibré et c’est le gardien paraguayen (Fernandez) qui sauve les siens avant la mi-temps. On reprend la 2e période comme on avait attaqué la première, le Qatar est resté aux vestiaires. But du Paraguay !... refusé pour un hors-jeu (là encore le VAR est d’une lenteur monstre). Golazo !! Gonzalez envoie un missile de loin, extérieur du pied, réel exploit; 2-0 (56’). Le Paraguay redevient passif, copie conforme de la 1ère mi-temps décidément. Le Qatar s’exprime sans pour autant avoir de vraies occasions, jusqu’à ce que… Almoez Ali !! Inévitable, le buteur fou de la Coupe d’Asie démontre toute sa qualité avec un ballon enroulé qui va plonger au second poteau 2-1 (68’). Le Paraguay est fébrile, et cet avertissement n’arrange rien. But !!! Khoukhi égalise ! 2-2 (77’). C’est le score final et c’est mérité. Le Paraguay n’a au final profité que des absences du Qatar pour inscrire ses buts sur penalty et sur un bel exploit personnel. Dans le jeu le Qatar aura finalement montré plus de choses. Le Paraguay peut s’en vouloir de ne pas avoir su gérer le match mais le résultat est juste et ce n’est pas Berizzo qui contredira ce fait. Très autocritique en conférence de presse l’argentin a endossé la responsabilité d’un résultat qui place sa sélection en délicatesse avant d’affronter l’Argentine, puis la Colombie. Groupe C

Uruguay (#8 Mondial) Le cador ! La Cesleste, la fameuse Celeste qui domine le palmarès de la Copa avec ses 15 trophées (1 de plus que l’Argentine). Champion en 2011 (sur les terres de l’ennemi argentin), les uruguayens ont totalement manqué l’édition 2016, ne parvenant pas à sortir d’un groupe largement à leur portée (3e de la poule derrière le Mexique et le Venezuela, et devant la Jamaïque). En 2015 l’Uruguay avait été éliminé en 1/4 par le futur champion chilien (1-0). Le sélectionneur Oscar Tabarez compte bien faire oublier le faux pas de 2016, alors que l’élimination contre la France en 1/4 du Mondial 2018 a laissé un goût amer au pays. On déplorait notamment l’absence de Cavani, blessé, bien là aujourd’hui. L’effectif de l’Uruguay est consistant, avec un milieu notamment qui a pris de l’étoffe en Europe (Torreira, Bentancur, Vecino, Valverde) et des attaquants redoutables et bien connus. Equateur (#60 Mondial) Le mauvais élève ? Si tout comme le Venezuela le pays n’a jamais remporté de trophée, il faut se rendre compte que l’Equateur a participé à 27 Copas. Ce qui représente 10 apparitions de plus que son concurrent, et c’est aussi plus que le nombre d’apparitions de la Colombie ou de la Bolivie (22 et 26 participations) qui elles comptent un trophée chacune. La meilleure place de l’Equateur est 4e (1959 et 1993), deux fois donc, et deux fois en tant qu’organisateur. L’Equateur peine, c’est rien de le dire. Si elle a enfin atteint les 1/4 en 2016 (défaite 2-1 contre les USA), la Tricolor ne franchissait plus la phase de poule depuis 1997 (6 éditions de suite). Il semble compliqué d’espérer les 2 premières places dans ce groupe relevé où figurent Uruguay et Chili. Il faudra surement viser la 3e place, devant un Japon qui peut aussi se montrer coriace, à moins que celui-ci ne crée lui-même la surprise. Le sélectionneur colombien Hernan Dario Gomez devra compter sur un collectif soudé pour s’en sortir et des individualités Valencia/Valencia capables de tirer le groupe vers le haut (Antonio de Manchester United et Enner de Tigres).

Uruguay – Equateur : Le match L’Uruguay n’a affronté que des ‘petites’ équipes depuis Mars mais s’est mis en confiance avec 3 Victoires (Panama, Thaïlande, Ouzbékistan). L’Equateur reste sur une série de 4 matchs sans victoire (2 Défaites et 2 Nuls). L’Uruguay rentre très bien dans le match, beaucoup d’énergie, et c’est déjà le but ! Lodeiro fait un petit numéro dans la surface. Elimination en jongle, c’est techniquement parfait, et le ballon croisé se loge dans les filets ; 1-0 (3’). L’Equateur se retrouve tout de suite face à une montagne et pour ne rien arranger le VAR débarque. On visionne une action qui vient de valoir un jaune à Quintero pour un excès d’engagement dans un duel aérien. Là encore, l’épisode VAR est interminable… C’est rouge ! Finalement l’arbitre, après s’être lui-même déplacé devant l’écran, décide de changer la couleur du carton. Dès lors on imagine que l’Equateur est condamné. C’est le cas. L’Uruguay déroule, et les occasions se multiplient. Cavani voit sa Madjer repoussée en corner et marque sur ce même corner d’un sublime retourné; 2-0 (33’). Puis 3-0 ! (44’), seul au second poteau Suarez est à la finition d’un geste juste. L’Uruguay ne compte pas ses efforts pour donner du spectacle dans cette première période. Le 2e acte est tout autre, et on s’ennuie ferme. L’Uruguay gère, l’Equateur se contente de ce 3-0 et s’attache à ne plus voir ses filets trembler. 4-0 (’78) , Mina marque contre son camp. Voilà qui permet d’inscrire un événement dans cette seconde période que tout le monde est heureux de voir s'achever. Score finale 4-0, l’Uruguay démarre très fort, mais face à un faible adversaire réduit à 10. L’Equateur ne risque pas de s’être rassuré sur ce match et compte sur le Japon pour faire pire que lui.

Japon (#28 Mondial) Le fameux finaliste de la Coupe d’Asie. Convaincant au Mondial avec quelques individualités qui se sont fait remarquer, le Japon a confirmé en début d’année avant de perdre en finale contre le redoutable Qatar. Avant ce match le Japon avait remporté ses 6 matchs (tout comme le Qatar). Pour sa seconde participation à la Copa, le Japon revient 20 ans après et espère une meilleure prestation. A l’époque il avait terminé dernier de son groupe avec 1 seul point (derrière Paraguay, Pérou et Bolivie). L’équipe envoyée est jeune, et cette compétition sert de préparation aux JO 2020. Seulement 6 des 23 convoqués ont déjà été sélectionnés auparavant. Le prometteur Takefusa Kubo est attendu, passé par le Barça en junior, il vient d’être récupéré par le Real Madrid (gratuitement) en fin de contrat avec le FC Tokyo.

Chili (#16 Mondial) Double tenant du titre mais absent du mondial malgré une belle coupe des confédérations, le Chili s’est pris les pieds dans le tapis. Une belle génération vieillissante qui se connait sur le bout des ongles est réunie (une dernière fois ? A moins que ça ne soit le cas pour la Copa 2020). Les Aranguiz, Isla, Sanchez, Medel, Vidal, Beausejour etc sont là. Titrés 2 fois, il serait formidable de conserver une fois de plus le titre, chose qui n’est arrivé qu’une seule fois dans l’Histoire (Argentine 1945-1946-1947). Voilà qui serait costaud pour une sélection qui vient de débloquer son compteur. ‘Seulement’ 2 titres pour le Chili, qui a également connu la peine des finales perdues (1979 et 1987). Le sélectionneur colombien Reinaldo Rueda succède à Pizzi (2016) et Sampaoli (2015) et il ne sera pas simple de faire aussi bien mais pas impossible. Le Chili connait de très belles heures et a toujours atteint le 1/4 depuis 1999 sauf une fois en 2004 (soit 6 fois sur 7). Eduardo Vargas avec 10 buts fait partie lui aussi (comme Paolo Guerrero pour le Pérou) des 24 joueurs ayant atteint ce score en Copa América. Ces deux joueurs sont les seuls de ce groupe à être en activité. Comme dit précédemment, le pistolero Vargas a terminé co-meilleur buteur avec Guerrero en 2015 (4 buts), mais également meilleur buteur de l’édition de 2016 (6 buts).

Japon – Chili : le match Le Japon en préparation a fait un Nul contre Trinité et Tobago (0-0) et une Victoire contre Salvador (2-0). Le Chili se présente après une défaite contre le Mexique (1-3), un Nul contre USA (1-1), et une Victoire contre Haïti (2-1). Le match démarre sur un très bon rythme, le Chili dans son style reconnaissable est très actif, les passes sont appuyées et il y a du mouvement. Les Japonais répondent présent dans les duels. Le Chili tient le ballon, et commence à s’installer sans pour autant créer le danger, les actions se terminent par du jeu long pas assez maîtrisé. Le Japon commence à montrer de belles inspirations avec un jeu de passes courtes plus inspiré. C’est stoppé mais il y a de l’idée dans l’axe notamment. Le Japon gagne plusieurs corners, puis le Chili insiste sur un côté droit qui semble dangereux. Enième offensive dans le couloir, qui apporte un corner, et c’est but ! Belle tête signée Pulgar, 0-1 (41’). Mi-temps ! Le Chili attaque très fort en deuxième période ! Le Japon est acculé, et Vargas concrétise ; 0-2 (54’). Le Japon se rebelle, et brille même par sa volonté offensive qui dépasse la défense chilienne plusieurs fois. Il s’en faut de peu pour relancer ce match mais les occasions sont ratées. Beaucoup de manqués par des joueurs esseulés sont à déplorer, un certain manque dans le dernier geste. Le Japon a gaspillé ses munitions et le Chili n’est pas décidé à offrir plus de cadeau. Les sadiques pistoleros Sanchez et Vargas se chargent de plier l’affaire ; 0-3, 0-4 (82’ et 83’). Le score est très sévère mais c’est le sens du football et des occasions manquées. Un vrai baptême du feu pour cette jeune équipe du Japon, qui offre miraculeusement à l’Equateur une égalité parfaite à la différence de but pour l’instant. Le Chili imite un Uruguay qui a répété ses gammes offensivement. Pour le prochain match, Japon et Equateur échangeront leurs bourreaux.

En somme :

Voilà pour ce qui est de la J1 et des enjeux des sélections. Cette 46e édition de la Copa a démarré timidement mais elle est dans l’ensemble bien parti. Les favoris ont tenu leur rang. L’affiche choc contre la Colombie a mis tout de suite l’Argentine dans la difficulté et les outsiders vont devoir travailler pour gommer les erreurs défensives, mais aussi pour être plus efficaces, puisque beaucoup de tournant ont été manqués. On peut souligner que la plupart des matchs ont été assez âpres, avec quelques mauvais coups (24 cartons distribués en 6 matchs dont 2 rouges). Une remarque bonus : est à déplorer l’utilisation intempestive de VAR-Tout-Puissant, ou du moins de la communication incessante des arbitres qui semblent de plus en plus déresponsabilisés et perdent énormément de temps à tout traiter avec le VAR.

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