top of page

La promenade des anglais

Dernière mise à jour : 6 juin 2020

Halte au Brexit ! Les clubs british se sont plus que jamais accrochés à l’Europe. « En Mai, fais ce qu’il te plait » après tout… Mais Theresa n’aura pas tenue jusque-là. Nous voilà avec un schéma inédit, 4 clubs d’un même pays présents en finales des 2 coupes d’Europe sur une même saison.


 

Chelsea – Arsenal ! Fort bien. Tottenham – Liverpool. Good for you !

Je ne sais pas si c’est bien ou pas, je constate. Je ne sais pas non plus si Marcel Vincent les a vu, toujours est-il qu’ils sont là. Et ils n’ont rien volé. Sympathiques ces demi-finales, avec cet exploit à Amsterdam, ce miracle d’Anfield, et ces belles oppositions contre Francfort et Valence en Europa League. Et à la fin... c’est donc les anglais qui gagnent.

Si Jacques-Henri Eyraud prodigue des tisanes peut-être faut-il passer à la mode du thé pour prendre le train de la gloire. Outre-manche on a visiblement la recette. La recette financière vous allez me dire, et pourtant… n’oublions pas que Liverpool a très peu recruté lors de l’intersaison et que Tottenham pas du tout. Il n’y a donc pas que ça. D’autant plus que ces clubs ne disposent pas de Messi, de Ronaldo ou Neymar. Alors peut-être un certain sens de l’équilibre et du travail ont-ils fini par payer ? Simple hypothèse que chacun sera libre de juger.

De la même façon certains vont pointer le fait que les clubs sont dirigés par des étrangers, et que les joueurs ne sont pas anglais. Il me semble bien que Tottenham et Liverpool fournissent largement leur sélection nationale. Moins le cas pour les finalistes de l’Europa League, mais je ne crois pas non plus que le PSG pullule de français ni le Barça d’espagnols par exemple, et ça ne serait pas la première chose que l’on aurait retenu s’ils étaient allés en finale.

Ceci traité, passons si vous le voulez bien à ce qui compte.

LES FINALES

Chelsea – Arsenal donc. Une finale alléchante qui semble équilibrée.

Le Chelsea de Sarri est parvenu à bien terminer le championnat et à chiper la 3e place du classement de Premier League, ce qui le qualifie directement pour la future Champions League. Avec une finale de League Cup qui doit rester en travers de la gorge du coach italien (défaite aux TAB contre City en Février), nul doute qu’il attend beaucoup de ses joueurs ce soir. L’entraîneur déjà engagé avec la Juventus pour la saison prochaine voudra terminer sur une excellente note en écrivant la première ligne de son palmarès. La tension est évidente et la presse nous a d’ailleurs rapporté hier que Maurizio Sarri furieux avait quitté l’entraînement suite à une altercation entre deux de ses joueurs.

Du côté d’Arsenal on doit forcément accuser le coup d’avoir ‘laissé échapper’ une place qualificative en Champions League (5e derrière l’ennemi juré Tottenham). Il faut aller maintenant à la pêche au trophée pour gagner son ticket. L’enjeu est donc double pour les gunners dont le coach ne galvaude certainement pas la compétition qu’il a remporté à 3 reprises avec le FC Séville. Unaï Emery compte bien prouver que cette Europa League est sienne. Son buteur inspiré du moment, Alexandre Lacazette ne cherchera pas non plus à faire de cadeau à son ancien club (l’OL évitera les barrages de C1 en cas de victoire de Chelsea), mais plutôt à répondre à une énième non-sélection en bleu (absent de la dernière liste de Didier Deschamps pour le prochain rassemblement en Juin).

L’Historique européen des 2 clubs :

Chelsea n’a joué qu’une seule finale de C3, remportée en 2013, alors que la finale de ce soir est une grande première pour Arsenal. Les gunners ont connu toutefois 3 finales de C2 (dont 1 victoire en 1994, pour 2 défaites en 1980 et 1995). La dernière finale de coupe d’Europe remonte à 2006 pour Arsenal, et cette défaite en C1 face au Barça au Stade de France. Chelsea peut donc se targuer de faire mieux que son voisin puisque les blues ont remporté leurs 2 finales jouées en C2 (1971 et 1998) ; alors qu’en C1 après avoir échoué en 2008 (MU) les résidents de Stamford Bridge ont soulevé le trophée en 2012 (Bayern).

Tottenham – Liverpool : Belle finale là encore, ô combien, et quel enjeu !

Si Liverpool est très titré en Europe comme en Angleterre le club ne gagne plus. On vient d’assister à la cruelle ‘défaite’ en championnat face à la machine citizen de Guardiola. Malgré un Liverpool record avec 97 points, Jürgen Klopp voit son équipe devancée d’une unité. La ‘malédiction’ n’est pas brisée, et les Reds n’interrompent pas une série de 29 saisons sans titre de champion d’Angleterre. Klopp réussit donc mais échoue sur le plan comptable. Son Liverpool brille mais il a connu plusieurs frustrations, dont ces 2 finales perdues en Europe (C3 2016 face à un certain Unaï Emery, et C1 2018). Vainqueur de la compétition en 2005 dans ce match mythique face à Milan, puis défait en 2007 lors de la ‘revanche’, Klopp et ses hommes ont pour mission de ne pas perdre une 4e finale européenne de rang. A titre personnel le coach allemand vit déjà son propre calvaire en matière de finales (défaite avec Dortmund contre le Bayern lors de la Finale de C1 2013). Il pourrait ce samedi connaître sa première victoire européenne après avoir disputé 4 finales en 6 saisons. Autant d’échecs qui nourrissent une volonté de vaincre dont le Barça a fait les frais en 1/2. Voici donc des Reds affamés qui comptent bien se rassasier ce samedi à Madrid.

Hm, et Tottenham alors ? En parlant de faim de trophée, que dire des Spurs qui n’ont jamais joué de finale de Champions League. Ce club, un des rares à incarner le renouveau en C1 a réalisé un sacré exploit en renversant l’Ajax, et il fera tout pour éviter le constat du « tout ça pour ça ». Vainqueur d’une C2 (1963) et de deux C3 (1972 et 1984), les londoniens ont à cœur d’ouvrir leur compteur en ce qui concerne la coupe majeure. On a vu Mauricio Pochettino pleurer au tour précédent, car l’Histoire est belle, car les émotions sont au rendez-vous dans cette édition et que ce qui a été accompli jusqu’ici repousse toutes les limites. Alors tout est permis, d’y croire surtout, et de valider un choix fort, celui de la confiance à un groupe qu’il n’a pas modifié. En ne recrutant pas au mercato le coach argentin a misé sur le travail. Il fallait de la confiance en soi, et en ses hommes. Ceux-ci lui ont bien rendu, et ont déjà réalisé quelque chose de grand.

Voyons maintenant laquelle des deux histoires se termine par un trophée. Cette perspective permet de rappeler qu’il n’y a qu’un trophée pour deux belles équipes, deux trajectoires méritantes. De quoi comprendre que le perdant ne sera pas nécessairement un imbécile ou un incapable. De la même façon que rien ne permet de dénigrer l’Ajax, absent de la finale.

Mais restons concentrés sur nos amis anglais. Pour se faire une idée du palmarès au sein du pays voici une classification par ville et par club.

Ce qui est sûr, c’est que l’Angleterre revient sur le devant de la scène européenne et qu’elle progresse vers les sommets des classements.

(Et donc 4-4-2-2 pour l'édition 2018/2019)

Les finales ‘nationalisées’ sont-elles courantes ?

Cette 48e édition de la C3 sera la 10e affiche opposant 2 clubs d’une même nation et seulement la deuxième 100% anglaise :

1972 : Tottenham – Wolverampthon (toute première édition de la coupe de l’UEFA) 1980 : Eintracht Francfort – Borussia Mönchengladbach 1990 : Juventus – Fiorentina 1991 : Inter – Roma 1995 : Parme – Juve 1998 : Inter – Lazio 2007 : FC Séville – Espanyol 2011 : Porto – Braga 2012 : Atéltico de Madrid – Bilbao

Le cas de figure ne s’est pas présenté en C2.

Cette 64e finale de C1 sera la 2e finale 100% anglaise et la 7e version ‘nationalisée’. Toutes ces affiches ont eu lieu au XXI e siècle :

2000 : Real Madrid – Valence 2003 : Milan – Juventus 2008 : Manchester Utd – Chelsea 2013 : Bayern Munich – Borussia Dortmund 2014 : Real Madrid – Atlético de Madrid 2016 : Real Madrid – Atlético de Madrid

Ce soir, puisque la finale est anglo-anglaise, nous savons déjà que le pays se hissera d’un rang au palmarès de la C3, et égalera l’Italie et ses 9 titres, tout en dépassant ses 15 présences en finale.

Même cas de figure à venir ce samedi en C1. L’Italie cèdera là sa place de second. L’Angleterre remportera sa 13e Champions League.


Pour ce qui est de la C2, les anglais resteront à jamais les premiers, avec 8 trophées en Coupe des Coupes.

Le grand retour en force des anglais s’est concrétisé et le renouveau british a des sacrées allures de promenade cette saison. Le règne continuera-t-il l’an prochain ? Nous verrons bien. Pour l’heure les anglais sont plus que jamais européens et nous regardent de haut.


 








29 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Hozzászólások


bottom of page