Course poursuite à Buenos Aires, Défense, Justice, et en bon renard Licha chaparde certainement le titre.
Lisandro ! C'est toi ? Licha ressuscité, du haut de ses 36 Printemps et des sommets retrouvés.
De retour au pays et au club formateur depuis 4 années, ce bon vieux Lisandro Lopez avait brillé ci et là, offrant des buts mémorables par quelques fulgurances.
En revanche victime de plusieurs blessures ses performances furent limitées.
Le joueur au mental d'acier et à la détermination sans faille a su encaisser de nombreuses désillusions dans sa carrière.
Parmi celles-ci sa situation avec Claude Puel notamment à Lyon puis le choix de Rémi Garde de faire jouer son numéro 9 de capitaine et meilleur atout sur l'aile (ce qui l'amena à la décision de rendre le brassard) puis son traitement par Jean-Michel Aulas révélé il y a peu par le joueur lui-même (interférence dans son transfert allant jusqu'à occulter une offre de Chelsea et fermant la porte à un transfert réglé à Tottenham).
En équipe nationale barré d'abord par la concurrence il a vu la dernière place offensive lui passer sous le nez lorsque Maradona lui a préféré Martin Palermo (Boca) pour l'accompagner en Afrique du Sud pour le Mondial 2010.
Le pistolero (82 buts en 168 matchs avec l'OL) a également dû composer avec les pépins physiques. Les blessures étant plus fréquentes avec l'âge, il annonçait même penser à la retraite en Juillet 2017 alors qu'il était gravement touché au genou depuis Février.
Véritable idole à Lyon, les supporters du Parc OL avaient d'ailleurs chanté tout leur soutien à l'argentin lors du 1/16 de finale de C3 face à Alkmaar.
L'argentin, comme le bon vin ?
Dans ce contexte de saisons tronquées, un Lisandro toujours utile à son équipe ne dépassait cependant pas les 7 buts par championnat.
Cette année, libéré de tout inconvénient, Lisandro est passé en mode Super-Licha. Aucune cape pour le pichichi, mais à la pointe de son talent de footballeur l'artiste a déjà signé 17 réalisations en 22 apparitions, (Le second meilleur buteur du tournoi est à 12 buts).
Un renouveau qui tombe à pic pour le club de la capitale car il fallait cette année de l'exceptionnel pour espérer s'imposer.
Racing à toute bombe !
Oui cette 188e édition de 'Primera Division' - devenue 'Superliga Argentina de Futbol' - propose un rythme effréné et pour cause.
Racing et Defensa y Justicia se livrent un combat à distance dans une course sans fin (si ce n'est la 25e et dernière Journée d'un championnat à 26 clubs), se maintenant hors de portée des deux géants Boca Juniors et River Plate, respectivement 3e et 4e du classement général.
Coquetterie du calendrier, la dernière journée verra Racing recevoir son actuel dauphin. La rencontre opposera la meilleure équipe à domicile à l'équipe la plus performante à l'extérieur. Tous les regards sont portés vers le haut du classement, ce duel acharné et cette fameuse date aux allures de finale. La dramaturgie est complète.
Oui mais voilà, ce weekend samedi 16 et dimanche 17 Mars se disputait l'antépénultième journée.
Que nous a-t-elle réservé ?
J 23 - Avellaneda, Buenos Aires - Racing dans son stade du Président Perón recevait à minuit (heure française) le club de Belgrano (20e position).
L'enjeu est de gagner pour maintenir le petit point d'avance sur le fameux poursuivant Defensa y Justicia qui se déplace le lendemain (aujourd'hui donc) sur le terrain de Patronato (classé 24e).
Le Stade est évidemment comble, les tribunes bouillonnent, une marrée de passionnés ciel et blanc ornée de ballons de baudruche et papelitos chavire dans une ambiance enivrante des grands soirs.
Dès la 2' minute du match la faille est trouvée!
Qui d'autre que ce gredin de Licha pour envoyer depuis un angle très fermé le ballon heurter le deuxième poteau et franchir la ligne de but. 1-0 ! Le plus dur est fait.
Belgrano ne parvient pas à inverser la tendance et ne joue pas les trouble-fête, les 3 points reviennent à Racing.
Résume du match (vidéo)
Le lendemain.
J 23 - Paraná - Estadio Presbitero Bartolomé Grella - Patronato reçoit Defensa y Justicia
A la lutte pour ne pas descendre en Division B, le club local est prêt à tout donner qu'importe le statut de son visiteur du jour!
Defensa peut-être bloquée par l'enjeu semble ne pas entrer dans son match alors que Patronato se montre dangereux sur coups de pieds arrêtés.
Ce match qui se joue à un horaire inhabituel (11h du matin heure locale) voit les équipes se quitter sur un score nul et vierge à la pause.
Reprise du jeu, rien n'a changé, ni les acteurs ni la prestation de Defensa. Penalty pour Patronato ! 52',1-0 .
Defensa est menacée et commence à hausser le ton, mais le match a du mal à s'emballer. Les joueurs ne semblent pas être dans les meilleures dispositions physiques.
2-0 pour Patronato! Délivrance...et catastrophe donc. à cette 75' minute.
Defensa ne s'en relève pas, la 2e défaite de la saison est enregistrée, peut-être celle de trop dans un championnat si exigeant.
A l'heure actuelle Racing (qui compte aussi 2 défaites mais moins de matchs nuls) dispose d'une précieuse avance de 4 points !
A deux journées de la fin, le club peut assurer le titre de champion de deux manières, soit en s'imposant à Tigre lors de la Journée 24 soit en ne perdant pas contre Defensa lors de la dernière date du tournoi.
Autant dire que si le titre n'est pas encore acquis cela y ressemble fortement.
Lisandro a su porter son club pour être en mesure en tout cas d'aller finaliser la performance dès l'avant dernière journée et s'éviter la périlleuse 'finale'.
Il faudra réaliser un tout dernier effort à Tigre pour offrir à Racing son 9e titre professionnel. Le club surnommé 'El Primer Grande' a un passé glorieux mais très ancien. S'il reste un club majeur en Argentine, il figurait de moins en moins sur le podium du championnat (seulement 8 fois depuis 1986).
Le club aux 17 titres (dont 8 professionnels), n'avait plus remporté ce trophée depuis 1966 (!) lorsque il décrocha celui de 2001. Le 17e et dernier en date a été glané en 2014.
Se pourrait-il que le club résident d'Avellaneda se réinstalle au sommet ? Pas impossible, à condition que Lisandro et les siens terminent le travail le 31 Mars prochain.
Le désormais numéro 15 décrocherait dans ces cas là son premier titre dans son pays, après avoir tout gagné au Portugal avec Porto et une Coupe de France avec Lyon.
Une juste récompense qu'il a su aller se chercher pour couronner ses 5 années passées à Racing au total (2 ans à ses débuts, finissant meilleur buteur du tournoi en 2004 avec 12 buts).
Un juste retour des choses pour un joueur si valeureux et à la fois si humble.
A la tienne Licha. Salud!
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