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OL – BARCA PLUS QU’UN MATCH

Le Grand Retour : 7 ans, c’est long ! L’OL retrouve enfin les 8e de finale de Champions League. Rappelons-nous l’Histoire d’amour entre l’OL et la coupe aux grandes oreilles.


 

PASSEPORT POUR L’EUROPE

Tout commence en Août 2000, l’Olympique Lyonnais de Jacques Santini, fraîchement nommé entraîneur, défie l’Inter Bratislava en tour préliminaire de la compétition. Rempli de désillusion au même stade de la compétition en 1999, (double défaite face à Maribor qui continue de hanter Bernard Lacombe dont il dit être son pire souvenir de coach), l’OL a pour mission de faire oublier le terrible échec et s’offrir une première participation à la phase des poules.

S'imposant par deux fois 2-1, et avec un but de Steed Malbranque à la 92' au match retour pour sceller la qualification et permettre de sabrer le champagne de l'année passée, l'OL de Santini et de Sonny Anderson ouvre ce soir-là un tout nouveau chapitre du club qui vient de fêter en grande pompe son cinquantenaire dans son antre de Gerland.

L’OL DANS LE GRAND BAIN

Un OL en construction, enregistrant de nombreuses arrivées (Marlet, Deflandre, Müller, Foé, Chanelet, Caçapa et Edmilson) pour étoffer son effectif et se permettre d’être compétitif sur plusieurs tableaux  pousse la porte du salon VIP du foot européen. Se donnant les moyens de ses ambitions, déterminé à franchir un cap, l’OL avait su faire le bon investissement à l’Eté 1999 lorsque Sonny Anderson, transfert le plus cher de l’Histoire du championnat de France –à l’époque-, débarque entre Rhône et Saône.

Arrivé en provenance du FC Barcelone, le pistolero brésilien réussi à porter l’OL vers les sommets en étant sacré meilleur buteur du championnat dès sa première saison (23 buts), et récidivant lors de sa deuxième saison (22 buts).

L'OL GRANDIT BIEN VITE

Si suite à sa qualification contre l’Inter Bratislava le club lyonnais parvient à se hisser à la porte de la phase finale 2001 (1/4 de finale à l’époque puisqu’il fallait d’abord franchir 2 tours de poules) en réalisant notamment une performance historique lors de la réception du Bayern Munich (3-0), il ne parviendra pas à sortir du premier tour dans une poule relevée pour la saison suivante (2001/2002). Opposé déjà au Barça ainsi qu’au Bayer Leverkusen, l’OL apprendra dans l’adversité et gagnera très vite de l’expérience. Saison 2002/2003, encore raté, même si avec la GLT de nos jours un but de Sonny Anderson invalidé à Gerland contre l’Ajax aurait bien pu changer la destinée des gones cette saison-là. L’OL terminera en 3eposition en raison d’un goal average favorable à ce même Ajax dont l’attaquant semble beaucoup promettre, un certain ‘Zlatan Ibrahimovic’. L’OL aura toutefois brillé par deux fois contre l’Inter (victoire 1-2 à Giuseppe Meazza et un époustouflant 3-3 à Gerland qui avait de quoi illuminer les yeux des fans de football).

L’OL échoue, l’OL apprend, s’affirme, pour finalement dès sa 4e participation atteindre les 1/4 de finale de la capricieuse C1. Cette saison 2003/2004, l’OL s’offre même le luxe de terminer en poule en première position devant le grand Bayern Munich, ce qui permet aux rhodaniens d’affronter un adversaire à leur portée en 1/8 de finale, la Real Sociedad. L’OL ne se fait pas prier et saisi son billet pour les 1/4, marquant le début d’un nouveau cycle.


DE QUART EN QUART : (ET DES YEUX POUR PLEURER)

Certains parlèrent de malédiction, de signe indien. D’autres ont parlé de manque d’expérience, de naïveté, de loi du foot. La vérité se situe certainement entre les deux.

3 fois, en 3 saisons, l’OL a figuré en 1/4  de finale de Champions League : - Défaite contre le futur champion Porto en 2004 (là le VAR aurait pu sourire aux lyonnais pour valider un but de Luyindula) - Défaite contre le PSV Eindhoven en 2005 (ici le VAR n’aurait été d’aucune utilité face à la mauvaise foi de Kit Milton Nielsen – arbitre danois et scandaleux du 13 Avril 2005 : « Il y avait pénalty sur Nilmar ! ») - Défaite contre l’AC Milan en 2006 (l’OL tenait sa qualification jusqu’à la 88’)

Si l’OL réalisait probablement les meilleures performances de son Histoire d’un point de vue tactique et technique - sous Gérard Houllier surtout - il va de soi que débarquer en Champions League et faire sa place n’est pas chose aisée. Ainsi, si les joueurs ont pu accuser un certain manque de métier contre Porto dans le jeu, c’est le club entier qui a découvert le poids de l’ancienneté contre Eindhoven et l’amertume d’un résultat qui ne dépend malheureusement pas que du terrain (cela dit il n’était pas impossible de remporter la séance de tirs aux buts). Sur la pelouse de San Siro en revanche, c’est sur un coup du sort d’un résultat qui ne tient qu’à un fil que l’OL perd à la loyal malgré une prestation de très haut niveau. Cette élimination sonnait comme un gong signalant la fin du combat pour un Djila Diarra héroïque buteur du soir, meurtri face à la cruauté du football.

Diarra quittera Lyon pour Madrid à l’intersaison suivante, ce qui amorcera le début d’une série de mercatos où l’OL se montrera moins efficace, moins inspiré qu’auparavant. Nul doute que l’une des grandes forces de l’OL par le passé était aussi son trident du milieu, d’abord composé de Diarra-Essien-Juninho, puis de Diarra-Tiago-Juninho, désormais amputé.

CDI FIGURANT

En bon abonné à la Champions, bénéficiant d’un siège d’habitué au carré VIP fort de ses 3 participations consécutives en 1/4 , l’OL continuera de se présenter en 1/8 de telle façon à ce que cela devienne une évidence. Méritant, ne perdant jamais le match aller (Roma/MU/Barça), les protégés de Jean-Michel Aulas ne parviendront pourtant pas à réintégrer les 1/4 de finale entre 2006 et 2009.

L’ÉPOPÉE INATTENDUE : UN ESPOIR POUR CE MARDI !

OL – REAL un modèle

Il faudra attendre 4 saisons donc pour que l’OL retrouve son statut de quart de finaliste, mieux encore, goûter enfin à une demie finale. Exploit parmi les exploits, l’OL remporte le 10 Mars 2010 une retentissante victoire, éliminant le Real Madrid de Cristiano Ronaldo au Stade Santiago Bernabeu.

Archi favori, le Real avait été muselé à l’aller, par un OL capable de hausser le ton et d’afficher une extrême rigueur défensive. Ronaldo n’avait pu trouver le chemin des filets alors que côté lyonnais, plein d’efficacité Jean II Makoun avait attrapé le cadre d’une frappe aussi soudaine que sa destinée fut heureuse, 1-0, l’OL s’imposait. Au match retour, l’OL conscient de ses chances s’annonce à Madrid pour valider l’exploit en cours. Les premières minutes sont brûlantes. D’évidence le Real en bon Roi de la coupe est habité, Santiago Bernabeu bourdonne, les lyonnais sont dépassés, presque étourdis, but. Cristiano Ronaldo lancé en profondeur, caracolant derrière ce ballon servi d’une façon dont il raffole, passe son tir entre les jambes d’un Lloris friable. 6e minute, 1-0, voilà le Real qui a déjà égalisé sur les deux matchs. Les lyonnais n’en mènent pas large, et le Real continue ses vagues offensives, l’OL est acculé, et semble coincé quand Higuain dribble Lloris. Entre les griffes de l’argentin, ballon au pied face à une cage déserte, les supporters lyonnais retiennent leur souffle, attendant le coup de grâce. Poteau ! La chance finirait-elle par sourire à l’Olympique Lyonnais ? Requinqué au fil de la partie, heureux d’avoir évité le pire, et une fois l’orage passé, voici un OL audacieux, qui est loin de ne faire que subir. La bonne attitude affichée et la confiance retrouvée, acquise peu au peu au fil du match où le Real se mordait les doigts de ne pas avoir tué sa proie, c’est dans un mouvement collectif génial que l’OL assenait du pied de Pjanic un revanchard coup aux filets adverses. 1-1, 76e minute, l’OL rugi ! Le Real touché, conscient de son manque d’efficacité en première mi-temps, fini par couler mentalement, donnant l’impression de ne plus avoir ce qu’il faut pour renverser la vapeur. Les Gones ont gagné leur duel.

De nouveau présents en 1/4  donc, les lyonnais héritent d’un autre pensionnaire de Ligue 1 comme adversaire, les Girondins de Bordeaux. C’est ainsi que le club des rouges et bleus réussira sa meilleure campagne en Champions League avec un effectif moins impressionnant que dans ses belles années de quarts de finale. Encore opposé au Bayern Munich, cette fois-ci l’OL échouera en demie face à des bavarois bien trop forts et efficaces. (0-1 0-3)

LE GRAND RETOUR !

La présence de l’OL en C1 ne s’est pas pour autant stoppée ce soir de défaite cuisante à Gerland. Le club a même su revenir par deux fois en 1/8 de finale à la suite, Real Madrid de nouveau en 2011 (1-1 0-3), puis la gifle Nicosie en 2012. Si l'OL se permet de rester un club qui ne s'est jamais incliné à domicile en match aller de phase finale de C1,  sa chute à Chypre comme un symbole, représente bien l’essoufflement du club, avec un effectif moins étoffé, une domination perdue sur le plan national et une politique économico-sportive qui visait à freiner les dépenses pour plusieurs raisons. D’une part l’OL s’était emporté dans une frénésie dépensière (filière du LOSC notamment), surpayant des joueurs qui n’auront pas l’impact de ceux qu’ils viennent remplacer. D’autre part il fallait compenser « l’accident industriel » Gourcuff et la construction du Stade.

Autant de raisons qui ont amené l’OL à appauvrir son effectif, vendant Pjanic à Rome (2011), puis priant son passeur décisif du Bernabeu, Lisandro Lopez, de plier bagages (2013). Le départ de Lisandro coïncidera avec l’échec de son ex club face à la Real Sociedad de Griezmann en tour préliminaire, laissant place à une absence en Champions League de 2012 à 2015, une éternité pour l’OL. Rouillé, en perte de compétences et avec un effectif en manque d’expérience de l’Europe, l’OL ne sort d’ailleurs pas de sa poule, finissant bon dernier, derrière le Zenith, La Gantoise et Valence.

Si 4 saisons sans participation à la C1 semblent longues c’est par ce qu’elles le sont pour un club qui s’était forgé un tel statut en une seule décennie. C’est une véritable anomalie pour l’OL du XXI siècle. Et que dire des 7 années qui nous séparent du dernier 1/8 de finale à Nicosie ?

ENJEU Se retourner sur son passé aujourd’hui permet d’estimer l’importance de ce rendez-vous. La dimension affective de ce match est profonde, non seulement l’OL revient au-devant de la scène, mais l’OL se mesure au top. Un Grand Barça, celui d’un Messi étincelant, auteur d’une série de doublés dernièrement et ayant franchi le cap record des 400 buts en Liga. Légendaire.

Le Barça critiqué en début de saison, tâtonnant, semble avoir trouvé son rythme, et est passé aux commandes de la Liga qu’il continue de dominer depuis plusieurs années. Si en Ligue des Champions la Roma a bien prouvé l’an passé que l’on peut venir à bout de la bête, rien n’empêche de penser que le Barça sera justement armé de tout le sérieux et toute la détermination d’un champion qui veut se racheter. A l’OL de reproduire une copie semblable à celle de 2010 contre le Real.

Une victoire dans une telle confrontation permettrait à l’OL de taper du poing sur la table pour rappeler à l’Europe qu’il vit encore et d’enclencher un cercle vertueux. D’un point de vue économique une qualification pour les 1/4 de finale est tout sauf négligeable, là où la préoccupation du ‘boss’ (Jean Michel Aulas) est d’abord d’assurer la présence de son club en Champions League chaque saison, quitte à faire passer les trophées au second plan (dénigrant la Coupe de la Ligue récemment).

L’enjeu est donc de taille, il ne s’agit pas que d’un match, mais d’un défi, d’un tournant peut-être, une condition en tout cas, à la suite de l’Histoire de l’Olympique Lyonnais.

A l'OL de frapper juste.


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