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RETOUR VERS LE FOUTOIR

Jardim est là, Jardim revient, comme si c’était hier. Enfin avant-hier, avant Henry quoi, Henry Ier qui du haut de ses 104 jours passés sur le rocher s’effondre dans cette rude guerre du trône.

C’est donc officiel Après Louis, voici Jardim II.

Ainsi va donc la stratégie des dirigeants monégasques,  pour se dépêtrer de la zone rouge, celle des cancres de la Ligue 1 version 2018/2019 où figure l’En Avant de Guingamp, machine arrière toute.

Si ce coup de théâtre aux allures de mirage quelque peu déstabilisant peut prêter à sourire, il traduit la cacophonie qui règne en principauté.

A l’AS Monaco, où Rybolovlev, Vasilyev et Jorge Mendes cohabitent avec la famille princière, la saison 2018/2019 est d’une opacité déconcertante. Entre rumeurs de vente du club, de refus de vente, de conflits internes, dans un climat d’urgence sous contexte d’affaires judiciaires concernant le Président Rybolovlev (lui valant une garde à vue en Novembre), les décisions surprenantes s’enchainent jusqu’à se contredire et donc aujourd’hui s’annuler, du moins en ce qui concerne le sort de Leonardo Jardim.

Les dirigeants russes, passés d'investisseurs téméraires à traders de joueurs temporaires, puis de champions malgré eux à candidats à la relégation, réintègrent le coach portugais, celui-là même qui avait été accusé d'être la source du mauvais positionnement au classement, limogé le 11 Octobre 2018.

MISSION IMPOSSIBLE ?

Voici donc Jardim coach de l’ASM, tome 2, acceptant de revenir. Lui qui malgré des années de bons et loyaux services à s’efforcer à maintenir une cohérence sportive dans ce club qui ne vise qu’à enregistrer la sortie prochaine de ses fraiches recrues (offrant un titre de champion de Ligue 1 au passage), a encaissé tous les torts. L’humilité incarnée. L’Histoire permet bien sûr de douter qu’une seconde chance à la roulette russe soit une offrande, mais soit, les jeux sont faits, tout ira bien.

Si l’aspect émotionnel peut interroger, l’aspect pratique et sportif n’est pas moins préoccupant. Revenu avec quelques millions de plus en poche, croisant son remplaçant qu’il remplace à son tour (les poches pas moins pleines), l’ex ex-entraîneur récupère également plusieurs recrues hivernales choisies par…Thierry Henry, son successeur-prédécesseur ou prédécesseur-successeur .

Thierry Henry, qui a su en un temps record créer un climat tendu d’une part avec la presse mais également avec son vestiaire d’après certaines rumeurs à confirmer. Ce qui est sûr c’est qu’il a cumulé les signes d’agacement et d’agressivité, notamment envers ses adversaires contre Strasbourg dernièrement. Ce qui est sûr c’est que Jardim récupère un effectif déconcerté, en manque de confiance, et dont une partie venait tout juste d’être bannie, sanctionnée par Henry qui n’en voulait plus dans le groupe professionnel. (Une annonce qui est survenue lors de la conférence de presse qu’ont choisi de laisser tenir par leur coach les dirigeants de Monaco tout en comptant le limoger dans la foulée).

Le défi de Leonardo Jardim consiste donc à maintenir en Ligue 1 cette équipe qu’il n’arrivait lui-même pas à faire décoller de la zone des relégables avant tous ces problèmes. « C’est dans les vieux pots (cassés) qu’… »

PRÉOCCUPANTE LIGUE 1

Le cas monégasque est un témoignage parfait du sort malheureux de la Ligue 1 actuelle. Profitons de cet événement pour rappeler que la plupart des clubs ouvrent leur capital ou passent sous la propriété de fortunes étrangères et autres fonds d’investissements.

Etre étranger et investir dans le football n’est pas un défaut, ça l’est plus d’être motivé par toute autre chose que le sport. Si les Girondins de Bordeaux attirent l’attention par l’identité et le fonctionnement de leurs nouveaux propriétaires (dont un montage financier qui « intriguait » le quotidien L’Equipe en Mars 2018), l’OGC Nice démontre le décalage qui existe entre actionnaires motivés par la finance et dirigeants ambitieux sur le plan sportif, ce qui a conduit début Janvier aux départs soudains de son Président Jean-Pierre Rivère, et de son directeur général Julien Fournier.

Dans une Ligue 1 en perte d’intérêt, avec un champion intouchable et le reste des équipes en nette baisse de niveau, il est alarmant de constater que les clubs majeurs ne comptent pas réagir eux non plus. Si on considère que l’OM a tenté de se relancer, avec le « Champions Project » de son heureux propriétaire Frank McCourt, difficile de nier que le club a régressé. Si on considère que l’Olympique Lyonnais lui se maintient dans des résultats plutôt réguliers (bien qu’insuffisants par rapport à son statut), le septuple champion des années 2000 semble bien résigné à ne proposer mieux, quoi qu’en dise son Président. Restait donc en 2016, garant de l’intérêt sportif du championnat, l’AS Monaco, le dernier champion de France en date qui a tenu tête à l’omnipotent PSG.

L’état actuel du club, qui n’est plus que l’ombre de lui-même indique où peut conduire une équipe dirigeante non initiée au monde du football et désintéressée de l’aspect sportif. Là où la stratégie financière a pu fonctionner un temps, bénéficiant de concours de circonstances bénis, la réalité, la vérité du sport a rattrapé les dirigeants russes.

A l’heure de constater les dégâts, pouvons-nous espérer une prise de conscience nous permettant ainsi de voir les clubs phares tirer notre championnat national vers le haut en affichant un regain d’ambition sportive ? Rien n’est moins sûr.

Un niveau de jeu élevé et un championnat disputé offrant moins de certitudes au classement permettraient pourtant d’en limiter l’attrait pour les investisseurs douteux, mais, qui s’en soucie encore ?


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