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L'arbitrage en plein délire...

Dernière mise à jour : 6 juin 2020

Cette Copa América 2019 peine à se lancer, des tribunes vides, des matchs trop souvent fermés, bref, une phase de poules mouillées quoi... Heureusement que l'arbitrage fait son show !


 

On a eu toute la saison pour se faire une idée sur le VAR... on a vu quelques interventions heureuses, on a vu de nombreux dysfonctionnements et même quelques scandales. (Comme le relevait Good Foot en Champions League : "C'est pas toi c'est moi" ) L'outil révèle parfois les carences des hommes et parfois ses propres limites. A ce propos, cette Copa América est un véritable feu d'artifice.

La déresponsabilisation de l'arbitre

Allons droit au but, le VAR est PARTOUT, absolument partout. On dirait très franchement que l'arbitre est là uniquement pour siffler une coupure de jeu pendant que le VAR se charge d'arbitrer le match. Je caricature ? A peine. Sur certains matchs on a vu des arbitres hésiter et communiquer avec le VAR au moindre coup de sifflet. Dans leurs attitudes on voit globalement des arbitres moins sûr d'eux, qui se laissent déborder, et qui comme d'habitude (ou plus encore) sont dirigés par l'outil. Si on se met 2 secondes à la place de l'arbitre, qui a déjà la pression du risque de mal faire les choses en temps réel, on imagine bien qu'elle est amplifiée après revisionnage. Lorsque quelqu'un assis confortablement (donc à tête plus reposée), disposant de toutes les images, nous suggère de bien réfléchir, n'est-on pas conditionné dans ce contexte pour inverser notre décision? Le temps perdu Parfois les décisions ne sont pas mauvaises. Le VAR permet bien sûr de temps en temps de rattraper une erreur et de sauver la vérité de l'action. Et il doit bien y avoir des décisions litigieuses confirmées par le VAR dans l'oreillette pour poursuivre et gagner en fluidité. Pas ici. Colombie - Qatar Acte I

Ainsi, durant Colombie - Qatar, on a vu un arbitre interférant dans une action de jeu en commettant une obstruction sur un joueur qatari. A 31'35" et à juste titre, l'arbitre stoppe le jeu. L'arbitre s'apprête à rendre le ballon au Qatar par une balle à terre alors que Zapata s'approche pour effectuer lui-même la remise en jeu et faire la passe à l'adversaire. L'arbitre fait signe de se tenir à distance et semble attendre des indications dans l'oreillette, 31'54". L'incompréhension est totale jusqu'à ce que l'arbitre reprenne le ballon en main, 32'33". 32'56, l'arbitre dessine avec ses doigts l'écran de contrôle. On va réellement utiliser un double contrôle vidéo pour rendre le ballon sur une interférence de l'arbitre, ça ne s'invente pas. L'arbitre passe 30 secondes devant l'écran. 34'03", le jeu reprend avec une simple balle à terre pour le Qatar. Presque 3 minutes d'interruption pour une balle à terre (que l'arbitre avait bien jugé au départ), tout va bien. Acte II Dans le même match, à la 48'34" est sifflé un penalty en faveur de la Colombie. Dès lors l'ensemble des qataris forment une foule agressive qui entoure l'arbitre alors que celui-ci a le doigt sur l'oreille pour signaler une communication.

L'arbitre est abandonné par le VAR dans cette situation et poursuit finalement sa logique en donnant un carton jaune au présumé fautif 49'42" (le VAR n'a toujours rien indiqué). 50'09"l'arbitre central mime l'écran pour signaler le contrôle via VAR, et c'est lui qui se rend sur le bord de la pelouse pour découvrir les images. à 51' l'arbitre annule le penalty et le carton pour siffler corner, là encore il est pris à partie par les qataris furieux et prend du temps pour recadrer le capitaine. 52'12" le corner est tiré.


Ici le VAR rétablit donc une injustice. Pourquoi cela prend-t-il 3 minutes pour constater l'évidence d'absence de main ? Mystère. Les arbitres du VAR disposent du direct, et des images en replay, des ralentis, et ils sont 3. Pourquoi demande-t-on à l'arbitre de se déplacer et recommencer le travail là où il n'y a pas d'interprétation possible ? Ce qui est encore plus incompréhensible, c'est qu'on le fait sans cesse douter en intervenant mais qu'on lui laisse toujours la responsabilité d'incarner la décision. Ce sont 7 minutes de temps de jeu qui ont disparues de manière inexplicable. Le temps additionnel a été de 2 minutes en première mi-temps, et de 4 minutes en seconde. On ne rattrape manifestement pas ce temps par-dessus le marché (puisqu'il y a aussi les changements, cartons, et buts à comptabiliser par exemple). La robotisation de l'arbitre Comme je disais, l'arbitre est de plus en plus contrôlé par l'outil. Par définition, l'arbitre vidéo intervient pour assister l'arbitre central. Or, le règlement précise que le VAR intervient lorsque la décision initiale est une erreur évidente. Il ne devrait en aucun cas intervenir lorsqu'il s'agit d'une situation sujette à interprétation. C'est pourtant le cas, les arbitres vidéo se permettent de suggérer à l'arbitre central de revoir leur jugement sur ce type d'action. Brésil - Venezuela Application à la lettre Ici pour faire court, nous sommes à la 87' d'un match pour le moins caricatural. Le Venezuela a choisi de jouer la défense et de refuser le jeu. Certes, rien ne l'interdit, et ça lui réussit pas mal pour ce qui est du résultat disons. Toujours 0-0, et le Brésil malgré plusieurs tentatives à passé 1h30 à se casser les dents. La menace se rapprochait et à la 87' alors qu'Everton déboule et élimine la défense couloir gauche, son centre repoussé par le portier Fariñez revient sur Coutinho qui reprend ce ballon pour marquer dans un but vide. 1-0! Seulement il y a le VAR, et le VAR dit 'non!'. Dans l'oreillette on signale à l'arbitre que le but n'est pas valable et celui-ci l'annule donc. La photo parlera d'elle-même. Si on regarde au bon centième de seconde et qu'on sort le microscope, il y a peut-être hors-jeu. Un coéquipier dévie involontairement la frappe de Coutinho qui s'en allait dans le but vide.

Le VAR tranche, il y a hors-jeu, le but est refusé. Voilà ce qu'on fait du football et du sens du jeu. On analyse au millimètre un fait secondaire, qui ne change strictement rien à l'action. Ainsi soit-il. Si VAR le veut. Equateur - Chili Le bouquet final: 6 minutes ! Il aura fallu 6 minutes aux arbitres pour prendre la mauvaise décision. Ibarra est lancé par un long ballon qui lui échappe un peu couloir gauche. Le gardien chilien Arias sort et il va être court. Dans son élan il retient son pied tout en réalisant le geste de dégagement alors qu'Ibarra touche le premier le ballon qu'il envoie devant un peu au hasard. L'équatorien choisit de jouer la victime pour obtenir un coup-franc et une sanction contre le gardien. L'arbitre est hermétique et laisse le jeu se poursuivre, c'est son interprétation. Ding ding! VAR-Tout-Puissant descend sur Terre. Preuve encore une fois qu'on ne respecte pas l'interprétation des arbitres. A moins que la faute grossière ait échappé à l'arbitre central ? Vous en jugerez par vous-même sur ces images ci-dessous :

6 minutes! 6 longues minutes pour en arriver au fait que ce geste mérite jaune. L'arbitrage n'a besoin d'aucune caricature pour devenir ridicule. Utiliser de cette façon-là la vidéo est un sketch.

L'opacité des images Le réalisateur ne nous montre rien, pendant cette Copa on ne nous explique pas ce que l'arbitre est en train de juger. L'outil coupe de plus en plus le match de son public. D'un autre côté si on réfléchit bien, de manière générale le réalisateur ne nous montre jamais rien, ou plutôt jamais la vérité assurée. Selon l'angle on se rend compte qu'on peut voir tout et son contraire (par exemple la main ou non de Llorente dans le City-Tottenham en 1/4 de C1). Comment faire confiance au VAR si on ne sait même pas quelles images sont diffusées à l'arbitre ? En somme Il y a plusieurs choses qui font que la vidéo n'est pas tout à fait compatible avec Good Foot dans le fond. Le risque de dénaturer le jeu est une des raisons majeures . Cette Copa est en train de dépasser les craintes. Le corps arbitral semble dépassé, d'une part on a des arbitres qui attendent bras ballants pendant un temps interminable, et d'autre part on voit leur autorité complètement menacée, face à des joueurs peu compréhensifs qui s'en prennent à celui qui tout comme eux est spectateur. Le manque de fluidité du processus est flagrant. Pire que ça on voit que des décisions tout à fait acceptables (plus ou moins sujettes à débat) sont interdites par l'arbitre qui sent le moins le jeu, celui qui est le plus coupé de la vérité du terrain. Bizarrement les matchs les plus plaisants sont aussi ceux où le VAR est le moins intervenu, coïncidence ? Le football est fait d'émotion et de psychologie. Certains joueurs se plaingnent déjà de la disparition de l'émotion et n'osent plus célébrer leurs buts (le péruvien Farfan par exemple). Les arbitres sont en train de finir le travail en se débarrassant de toute psychologie. C'est inquiétant. Un petit tour à la maintenance ne serait peut-être pas superflu pour un outil pas encore au point ou un personnel pas assez formé qui perd toute sa sensibilité du jeu non ?


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